Transversale: La vérité des subventions !!
Pour sauver le sport béninois du naufrage et renchérir le partenariat, le Gouvernement de la Rupture doit revoir sa méthode d’octroi des subventions. Outre les barèmes déjà corsés par le ministère des Sports aux Fédérations sportives afin de débusquer celles budgétivores, il est impérieux d’instituer un mécanisme particulier en ce qui concerne les clubs dits professionnels de football. Pour ne pas manigancer la déchéance, les subventions allouées aux clubs de football doivent être régentées. Même si les clubs disposent des Agents comptables assermentés, la Fédération Béninoise de Football (FBF) doit sauter le pas pour ne pas faire manger de la vache maigre aux principaux acteurs que sont les joueurs et les entraîneurs. Cette proposition du Chroniqueur pourrait recevoir un accueil boudeur chez certains présidents de clubs qui font la tournée de grands-ducs avec les fonds du contribuable mis à leur disposition par le pouvoir Exécutif afin d’apporter une bouffée d’oxygène à la professionnalisation du sport-roi béninois. Mais, cela va de soi. Puisqu’il est inconcevable d’injecter autant d’argent public dans une discipline dispendieuse pendant que les populations ne bénéficient guère des soins de santé adéquats et continuent de boire l’eau de ruissellement. La priorité au Bénin, ce ne sont pas les subventions aux clubs de football. D’aucuns diront que sous d’autres cieux, l’Etat en fait plus. Toutefois, le mode de gestion permet tout au moins une éclosion de la discipline et une maîtrise soutenue des fonds mis à disposition. Pourtant, le Chef de l’Etat, le Président Patrice TALON a voulu tirer parti de ce potentiel pour révéler aussi le Bénin à travers le football. Malheureusement, entre un jardin et un désert, la différence n’est pas l’eau mais plutôt, les hommes. Sinon, qu’est-ce qui peut expliquer le fait que des clubs perçoivent des subventions (de 40 à 60 millions de francs CFA) et n’arrivent pas à payer leurs joueurs ? Le mal est profond. Et il faut aller au-delà de la mauvaise gestion et s’en tenir également à l’organisation. La mesure est comble. Il est donc important de mettre hors d’état de nuire ces dirigeants ‘’véreux’’ qui renvoient une mauvaise image du Bénin à l’international. De facto, pour prouver sa bonne foi, la FBF devra produire au ministère des Sports avant l’octroi des prochaines subventions, la liste complète des clubs épinglés par la FIFA pour des faits avérés de non-paiement de salaires aux joueurs ou entraîneurs. Ainsi, une défalcation directe à la source va être faite afin d’éviter des déboires aux joueurs et coaches qui ont choisi comme métier, le football. Dans le cas d’espèce, le ministère des Sports ne doit pas tirer sa flemme, il doit mettre le pied à l’étrier. C’est à ce seul prix qu’il faut contraindre ces dirigeants à mieux se comporter vis-à-vis de leurs employés (joueurs et entraîneurs). S’ils ne sont pas capables d’ouvrir le capital à des sponsors pour une véritable ‘’Société Sportive’’, qu’ils dégagent le plancher et cessent d’être éligibles aux subventions. On ne va plus désormais quitter de l’œil ces dirigeants de clubs pour exhaler la nostalgie. Car, comme l’enseigne un proverbe Fongbé : « Ce n’est pas au moment de payer sa cotisation qu’il faut s’en rendre compte qu’on avait perdu de l’argent ». C’est mon intime conviction.
Ambroise ZINSOU