Médiation du préfet Alain Orounla dans la crise au sein du CNS-B: Déjà la panacée ?
*Le bout du tunnel n’est pas pour demain
*La Commission travaillera sur quels Statuts et règlement ?
*Aucun délai de 60 jours n’a été donné
*Lire l’intégralité du compte rendu de la séance
Par note N°8/0246/DEP-LIT/SG/SCAD/SA du 21 février 2025 portant ‘’Notification d’interdiction de la tenue des Assemblées Générales (Référence : V/L en date du 19 février 2025) adressée à Monsieur Léopold Houankoun, Président du Conseil National des Supporters du Bénin (CNS-B), le préfet du Littoral refuse d’autoriser la tenue desdites Assemblées Générales en raison des risques de troubles à l’ordre public. «J’ai l’honneur d’accuser réception de votre correspondance sus-référencée, par laquelle vous sollicitez l’autorisation d’organiser votre Assemblée Générale Ordinaire du Conseil National des Supporters du Bénin à une date ultérieure », a-t-il fait savoir. Une décision de l’autorité préfectorale qui fait suite au premier report de l’Assemblée Générale Ordinaire statutaire du CNS-B qui devrait avoir lieu pendant la première quinzaine du mois de décembre 2024 et qui était prévue pour se tenir le 8 février 2025. En effet, faute de quorum (23 délégués présents sur les 62 attendus), cette réunion statutaire qui devrait avoir lieu chaque année a été reportée conformément aux textes qui régissent ladite Association. « L’Assemblée Générale du CNS-B se réunit valablement en présence d’au moins deux tiers (2/3) de ses membres. Chaque membre représente une voix », selon l’article 12 en son alinéa 1. Ainsi, conformément aux statuts et règlement du CNS-B, la prochaine Assemblée convoquée est convoquée quinze (15) jours après et devrait avoir lieu même si le quorum est atteint ou pas. Donc, après le report du 8 février, le CNS-B devra alors tenir son AGO le 22 février 2025. Malheureusement, elle n’aura pas lieu à cause de l’interdiction du préfet Alain Orounla. « Cependant, j’ai le regret de ne pas vous accorder l’autorisation souhaitée, en raison des risques de troubles à l’ordre public », a-t-il conclu.
Le bout du tunnel n’est pas pour demain
Pour renchérir le partenariat et taire les divergences, le préfet du Littoral Alain Sourou Orounla a rencontré dans l’après-midi du mercredi 26 février 2025 les différents protagonistes de cette crise qui secoue la famille des supporters du Bénin. Il faut signaler que le président du CNS-B, Léopold Houankoun empêché, n’a pu honorer de sa présence à cette rencontre qui a fini par tourner en séance de travail. Conscient du fait que ce sont les prochaines élections prévues pour juillet 2026 au niveau du CNS-B qui déchaînent les passions et affolent les compteurs, le préfet Alain Orounla estime qu’il fallait trouver une réponse adéquate et définitive à cette crise. Une condition nécessaire mais pas suffisante lorsqu’on sait que le tableau présenté par le Secrétaire Général du CNS-B, Boniface Sagbohan faisait expressément obligation au président Léopold Houankoun de ne plus être candidat à sa propre succession pour un nouveau mandat. Selon ce prétendu protocole d’accord qui aurait permis à l’actuel d’exister sur la base d’un consensus FEBAS/UNAS, il est donc impérieux de sortir des sentiers battus et faire les choses autrement.
La Commission travaillera sur quels Statuts et règlement ?
En mettant en place une Commission composée de cinq (05) membres qui va procéder à la relecture des Statuts et règlement du CNS-B avec « l’appui du préfet », l’autorité départementale du Littoral semble sauter le pas. Toutefois, une équation reste à résoudre. Il s’agit des Statuts et règlement sur lesquels ladite Commission devra travailler. De sources bien renseignées, des Statuts et règlement auraient été déjà déposés au ministère de l’Intérieur pour recevoir le récépissé après enregistrement. Ainsi, la question est de savoir la conduite à adopter par la Commission dans cette obligation contractuelle. La question est d’autant plus cruciale puisque dans les Statuts et règlement déjà soumis à l’autorité ministérielle, il n’est pas question de mandat selon un quelconque protocole. De facto, le président Léopold Houankoun, sauf pour convenance personnelle refuserait d’être candidat pour un nouveau mandat. Sinon, les Statuts lui en donnent plein droit. Donc sur cet aspect, les dés sont jetés. Par ailleurs, il pourrait aussi être question de revoir les textes et de redéfinir d’autres dispositions. Dans ce cas, il faut recourir à une Assemblée Générale d’adoption des textes. Et pendant qu’on évoque des risques de troubles à l’ordre public et que certains acteurs refusent de se parler, cela relèverait d’un rocher de Sisyphe. Ainsi, le préfet aurait laissé pisser le merinos au lieu de réchauffer le serpent dans le sein.
Aucun délai de 60 jours n’a été donné
Contrairement à ce qui a été véhiculé dans l’opinion, aucun deadline n’a été donné à ladite Commission. Il est également important de rappeler que les élections auront lieu courant juillet 2026 et que les Statuts en vigueur ont prévu le mécanisme devant aboutir au renouvellement du bureau. Donc, il ne sert à rien de brûler la chandelle par les deux bouts. Le supposé délai de 60 jours qui ne transparait pas dans le compte rendu de la séance est juste capot. Il vaut mieux s’en tenir au contenu et aux différentes velléités de résolution de cette crise qui n’honore guère la famille des supporters. C’est vrai que dans cette course à l’échalote, chacun essaie de voir midi à sa porte en tirant le drap de son côté. Mais, on ne doit pas perdre de vue l’essentiel.
Ambroise ZINSOU
(Lire l’intégralité du Compte rendu de la séance avec le Préfet)
COMPTE RENDU DE SEANCE
Ce jour mercredi 26 février 2025, le Préfet du Littoral a tenu une séance de travail avec les faîtières des supporters des équipes nationales du Bénin, suite à l’interdiction qu’il avait faite relativement à la tenue des Assemblées Générales de l’UNAS et du CNS-B. Ont pris part à cette séance, les représentants de l’UNAS, de la FEBAS et des membres du Bureau du CNS-B. On note toutefois une absence de taille, celle du président de la FEBAS et président du CNS-B, Monsieur Léopold HOUANKOUN.
Au début de la séance, le Préfet Alain ORUNLA a résumé la situation du CNS-B qui aujourd’hui, se retrouve en difficulté. Pour lui, le mouvement des supporters est une structure importante dont les actions doivent servir la cause nationale, à travers le soutien aux équipes nationales. Il a rappelé que le Bureau Exécutif actuel du CNS-B est consensuel et basé sur un protocole d’accord qui lui-même date d’une dizaine d’années. Le Préfet affirme qu’il est bien au courant du fait que ce sont les élections au niveau de cette faîtière prévues pour juillet 2026 qui déchainent passions et ambitions. Il soutient que les petites crises dans l’UNAS (l’une des composantes du CNS-B) l’intéressent moins que la situation au niveau du CNS-B et qu’il urge d’apporter une réponse adéquate et définitive à celle-ci.
Suite à cette introduction, il est revenu au Secrétaire Général (SG), Monsieur Boniface SAGBOHAN de présenter à l’autorité et à tous les membres présents, un tableau général de la situation qui prévaut réellement dans la maison des supporters. Après avoir brièvement rappelé la genèse du CNS-B, le SG a rappelé qu’effectivement, l’actuel Bureau Exécutif est né d’une médiation faite par le Ministre HOMEKY. Au terme de ladite médiation, Monsieur HOUANKOUN, après plus de dix années de présidence, devait être reconduit de façon consensuelle pour un dernier mandat. En contrepartie, ce dernier devait déclarer devant l’autorité ministérielle et devant l’Assemblée Générale, qu’il était bien d’accord pour ce compromis : ce qui fut fait. Sauf qu’aujourd’hui, le président ne souhaite pas respecter sa parole. En face de lui, un groupe décidé à ne plus continuer dans le compromis.
Après avoir fait valider ce point du SG par les membres présents, le Préfet a donné la parole aux participants qui le désiraient. Au cours des discussions rondement conduites par l’autorité, il est ressorti que c’est le protocole d’accord qui a permis au Bureau Exécutif actuel d’exister sur la base d’un consensus FEBAS / UNAS, compromis qui aujourd’hui pose problème.
Au terme des débats, les points suivants ont été retenus et validés par tous les participants :
- Un Comité de cinq membres a été mis en place. Il est composé de :
- SAGBOHAN BONIFACE
- ZINSOU SANDRA PAULE
- LEGBA CHRISTIAN
- KINNOUEZAN LAZARE
- TOBOSSOU REMY RAFIOU
- Le Comité a pour rôle de :
- procéder à une relecture des Statuts du CNS-B avec l’appui du Préfet,
- faire valider les amendements éventuels par les membres,
- suivre l’enregistrement officielle et rapide de ces Textes, avec l’appui du Préfet,
- organiser l’Assemblée Générale élective du CNS-B pour mettre fin au protocole d’accord, et avoir un Bureau Exécutif statutairement installé.
L’autorité a souhaité que ce programme soit exécuté à pas de charge afin de permettre au CNS-B de faire face efficacement aux échéances importantes qui pointent à l’horizon pour nos Guépards et Amazones.
Fait à Cotonou, le mercredi 26 février 2025
Boniface SAGBOHAN
SG/CNS-B