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Bénin/Décentralisation: La réforme des S.E éprouvée

Une vive tension couve au sein des conseils communaux et municipaux du Bénin. Depuis l’avènement des réformes dans le secteur de la décentralisation avec à la clé, l’administration des collectivités locales par des Secrétaires Exécutifs (S.E), le développement des communes du Bénin bat de l’aile. Tels de joyeux drilles, les maires avaient salué cette réforme de façade, mais continuent de ruminer leur colère contre le chef de l’État, le Président Patrice Talon. Et les situations conflictuelles notées çà et là entre ces élus et les Secrétaires Exécutifs  sont très prononcées en mettant à rudes épreuves lesdites réformes.

C’est un doux euphémisme de clamer qu’il existe une ambiance délétère entre les maires et les Secrétaires Exécutifs.  La maladie empire et le développement des collectivités locales du Bénin est enclin à ce litige entre les élus et leurs partenaires de gestion que sont les Secrétaires Exécutifs (S.E.). Depuis l’avènement de cette réforme qui a consisté à choisir par tirage au sort des S.E. pour administrer les communes, la tension ne cesse de monter. Même s’il faut cracher au bassinet, certains maires ont maille à partir avec leurs S.E. Une situation qui rend difficile la cohabitation et qui aboutit souvent à des crises qui finissent par emporter certains S.E. Les cas de suspensions des S.E deviennent de plus en plus récurrents. Ce qui met en péril le développement dans ces communes. Les populations en reçoivent souvent plein les yeux dans ce combat de « gladiateur » entre les édiles et leurs S.E. Certains maires trouvent en leurs S.E des bourreaux qui constituent pour eux, un handicap au développement de leur localité. Dans ce panorama idyllique, on constate avec regret qu’après deux ans d’exercice, les fruits ne semblent pas tenir la promesse des fleurs. Aucun développement ne peut être amorcé dans cette atmosphère tendue où, ceux qui doivent participer à l’épanouissement des mairies se livrent des batailles fratricides.  La mesure est désormais comble. Et le président Patrice Talon doit revoir le mode de cohabitation et de collaboration qui devrait exister entre ces deux instances dirigeantes des mairies. Le maire se dit qu’il détient son pouvoir de ses populations et qu’il inconcevable qu’il se soumette aux injonctions d’un S.E qui relève lui, de l’administration publique. Dans ce dualisme, il revient alors au pouvoir central de tendre l’autre joue.

Une réforme qui soulage après tout

Dans cette obligation contractuelle, le Gouvernement de la Rupture doit revoir le mécanisme afin de corriger les imperfections liées à cette réforme. On peut sans risque de se tromper que le vivre-ensemble entre les maires et les S.E a été véritablement éprouvé depuis que ce changement a pris corps. En réalité, ladite réforme devrait constituer  pour les maires,  un ouf de soulagement parce qu’elle, les rend distants de la gestion de la chose publique. Mais, ils semblent méconnaître ce volet. En effet, aujourd’hui qu’ils n’ont plus droit à la gestion administrative et financière, ils devront  plus se concentrer  sur le réel développement de leur localité. Cela les épargnerait  également d’éventuels déboires judiciaires. Ils feraient mieux de laisser les S.E exercer et de répondre de leurs actes après, que de vouloir être à couteaux tirés avec eux pour des prunes. C’est vrai qu’ils sont très fâchés contre le chef de l’État qui a fait aboutir cette réforme. Mais, c’est aussi vrai que cela y va de leurs intérêts et les exempte des ennuis.

Ambroise ZINSOU