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Transversale: Tribunal !!!

Le sélectionneur des Guépards du Bénin, Gernot ROHR en a pris plein les yeux lors de la fameuse rencontre avec Mathurin De CHACUS et les membres de son bureau exécutif. Dans un style paternaliste, le président de la Fédération Béninoise de Football (FBF) ne s’est pas mouché du pied lorsqu’il avait demandé au technicien Franco-allemand de rebrousser chemin. Alors qu’il devrait prendre son vol depuis Abidjan pour Paris, Gernot ROHR a été « sommé » de rentrer sur Cotonou pour une rencontre avec l’instance dirigeante du football béninois. Le jeu en valait  la chandelle, surtout après un nul (2-2) contre le Zimbabwe et une cuisante défaite (0-2) devant les médaillés de bronze de la dernière Can en Côte d’Ivoire, les Bafana Bafana de l’Afrique du Sud. L’idée est peut-être noble. Mais la démarche est mal ficelée puisque la rencontre a fait casser des bonbons avec une présence remarquée des médias. Ainsi, le président Mathurin De CHACUS et certains membres de son Comité exécutif sont tombés sur le râble du sélectionneur Gernot ROHR qui avait employé le vert et le sec pour se tirer d’affaire. Dans une observation perspicace, certains membres présents, ont estimé que le jeu produit  par les Guépards ne peut pas casser trois pattes à un canard.  D’autres pensent qu’il n’y a pas de variation dans la façon de jouer de l’équipe et qu’il faille appeler de jeunes joueurs pour renforcer l’effectif. Dans un rire à ventre déboutonné, Gernot ROHR affirme qu’il ne peut pas décrocher la lune avec un effectif aussi famélique de joueurs de niveau faible et sans temps de jeu dans leurs clubs respectifs. Une condition nécessaire, mais pas suffisante puisqu’il a eu les oreilles chaudes dans ce réquisitoire musclé des « ténors du barreau ». Cependant, il ne doit pas rester comme deux ronds de flan. C’est un doux euphémisme de dire que le Bénin ne dispose pas d’un vivier garni de joueurs. Toutefois, il doit sauter le pas dans cette obligation contractuelle afin de garder la ligne. La promesse d’une historique qualification à une phase finale de la Coupe du monde devrait boucler le périple en rendant l’aventure légendaire. Dans ce panorama idyllique, le technicien Franco-allemand a pourtant donné le pouls d’autres pesanteurs qui semblent également annihiler les efforts des joueurs et du staff technique. Il s’agit des longs vols qui empêchent une bonne récupération des joueurs ; des joueurs qui devraient acheter eux-mêmes, les billets d’avion avant de se faire rembourser et les kits médicaux qui accusent de retard avant d’être livrés. Bref, dans cet aveu contraint du sélectionneur, il vaut mieux posséder un odorat afin d’anticiper sur la responsabilité qui incombe à chacun. Après la FBF, s’en est suivie une autre rencontre avec le ministre des Sports, Benoît Dato et les membres de son cabinet pour le même exercice. Même s’il faut reconnaître et saluer  l’investissement consenti par le Gouvernement de la Rupture ces dernières années dans le football ; on ne peut pourtant pas rester muet comme une tombe sur certaines insuffisances.  Si la FBF et le ministère des Sports doivent prendre des libertés pour exiger du sélectionneur des résultats, cela va sans dire qu’il faut poursuivre les efforts en mettant à disposition les moyens. Car, comme l’enseigne un proverbe Fongbé : « Il ne faut pas laisser le serpent et taper le gourdin dans le feuillage ». C’est mon intime conviction.

Ambroise ZINSOU