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Phase départementale du Projet ‘’Sport sans Violences Basées sur le Genre’’: Le Coordonnateur Judicaël Ayadokoun réussit le pari du Mono

* « Je demande à ces filles de saisir cette occasion pour s’émanciper et pour apprendre également sur les VBG », dixit Maifoux Nassirou d’EngenderHealth

* «Je remercie tous nos partenaires techniques et financiers… et   encourage toutes les autres organisations à nous soutenir », Nadège Anago : Présidente de l’ONG ‘’Héroïne d’Aujourd’hui’’

Rendre le sport accessible à toutes sans distinction de sexe, de race et sans harcèlement et autres comportements sexistes des hommes envers les filles et femmes. Tel est l’objectif visé par la Coordination en organisant pour le compte du département du Mono une série d’activités au profit des Filles et Femmes des communes de ce département. Financé par l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas en partenariat avec EngenderHealth et l’Institut National de la Femmes (INF), ce projet vise à lutter contre les Violences Basées sur le Genre (VBG) en brisant les stéréotypes afin de permettre aux Filles et aux Femmes de mieux s’épanouir à travers le sport. A cet effet, les Filles et les Femmes du département du Mono ont bénéficié du vendredi 18 au dimanche 20 des activités sportives. Ainsi, la journée du vendredi a été marquée par la formation sur les violences basées sur le genre des encadrants sportifs, des coaches et des joueuses. Un rendez-vous de donner et de recevoir très riche. Ensuite, place a été laissée à la compétition. Au terme des deux jours de randonnée, c’est l’équipe de Lokossa a été sacrée championne en football. Elle part ainsi avec un trophée et une enveloppe financière. Celle de Comè termine vice-championne et elle repart également avec un trophée et une enveloppe financière. Les communes d’Athiémé et de Grand-Popo ont terminé respectivement 3è et 4è dans cette discipline et bénéficient des enveloppes d’encouragement. En ce qui concerne le basket-ball 3X3, c’est l’équipe de Comè qui est sacrée vainqueur et Lokossa finit deuxième. Il faut noter que cette première phase va se dérouler dans 4 départements.

Un engagement plein de sens et un appel à soutien  selon les propos

Maïfoux Nassirou, Représentant d’EngenderHealth 

« Je suis tout simplement impressionné par ce que j’ai vu. Je ne m’y attendais pas. Mais j’ai vu un très beau spectacle, un très bon match. J’ai vu des filles qui sont très motivées  et très engagées. C’est tout aussi important d’emmener des questions, de discuter des stéréotypes et de parler des VBG au sein du sport, surtout de promouvoir les filles dans le sport féminin. C’est un aspect qui n’était pas trop pris en compte. Donc, c’est une très belle initiative de s’associer à l’ONG Héroïne d’aujourd’hui avec l’appui de l’Ambassade des Pays-Bas afin de pouvoir organiser ces genres d’activités. Je demande à ces filles de saisir cette occasion pour s’émanciper et pour apprendre également sur les VBG ».

 

Nadège Anago : Présidente de l’ONG ‘’Héroïne d’Aujourd’hui’’

« Vous savez les VBG, ce n’est pas seulement la femme qui est dans son foyer et qui se fait tabasser. Les Violences Basées sur le Genre, c’est dans la rue, c’est dans notre administration, c’est dans nos écoles, etc. Nous sommes en train d’exécuter la première édition du Projet : « Sport sans VBG » parce que parfois dans le milieu du sport, c’est comme une omerta. C’est un silence lourd qui rend complices les victimes et les bourreaux. Je voudrais remercier tous nos partenaires techniques et financiers en particulier, ENGENDERHEALTH, l’Ambassade des Pays-Bas et l’INF. Je voudrais encourager toutes les autres organisations à nous soutenir ».

Smith Judicaël  Ayadokoun : Coordonnateur du Projet « Sport sans VBG »

« Nous avons voulu que la loi de l’omerta n’ait pas son règne au sein dans le milieu du sport et que le sport puisse être accessible à toutes et à tous, sans discrimination du sexe ni du genre. On a remarqué que par rapport à notre vécu que parfois, les jeunes filles, pour pouvoir la chance d’être alignées dans une discipline sportive subissent des stéréotypes et sont parfois obligées de se laisser allées à un certain  nombre de pratiques. Et pour décourager ces pratiques, nous avons initié ce Projet qu’est donc le « Sport sans VBG » que nous avons scindé en trois parties. Il y a d’abord le volet formation. On a formé les enfants, on leur à faire part de leurs droits et devoirs, de leurs responsabilités, les méthodes de signalement  au cas où, elles seront confrontées aux pressions de leurs encadreurs de même que de la part de leurs parents à la maison. Ensuite, nous avons formé les encadreurs eux-mêmes sur les gestes et comportements à avoir envers ces filles pour que cela ne soient mal interprétés afin que qu’elles (les filles) se sentent plus en sécurité. Parce que simplement, une fille peut laisser la pratique de la discipline de son choix à cause des pressions. Enfin, le troisième volet, c’est la sensibilisation des filles à travers des compétitions sur le même phénomène. Il s’agit de comment faire pour briser les barrières, briser les stéréotypes afin que le sport se développe dans un environnement sain et sécurisé. Ce Projet ne vise que pour le moment quatre département sur l’ensemble des 12. Notre souhait, c’est de couvrir l’année prochaine, l’ensemble des 12 départements et pourquoi pas, l’ensemble des 77 communes du Bénin pour que le message puisse passer aussi qu’au niveau des enfants, des coaches et dans la communauté qui, elle aussi, constitue parfois un gros frein pour le développement et l’épanouissement des filles.  Pour certaines personnes, le rôle de la femme, c’est de rester dans le foyer ».

Ambroise ZINSOU