Transversale: Le mal est profond !
C’est un doux euphémisme de dire que le football béninois se fait porter pâle. Coton Fc et As Loto Popo qui ont connu diverses fortunes ; mais, à la fin identiques lors des tours préliminaires des compétitions interclubs de la Caf sont exposés, telles des victimes expiatoires d’un football en agonie. Ce n’était pas la mer à boire pour ces deux représentants béninois de tenir les cordons du poêle dans ces compétitions au cours desquelles, ils ont été payés au lance-pierre. Ils n’ont pas été vernis dans ce combat homérique pour se tirer la bourre. Ce n’est pas le moment de se mettre la rate au court-bouillon après ces échecs cuisants. Il faut couper les cheveux en quatre pour éviter de tomber comme un couperet. Le réel problème du football béninois, c’est le nivellement par le bas. C’est être mal barré, le fait de mettre au rencart le format linéaire du championnat. Ce nouveau format inédit de 36 clubs pour animer le football d’élite, écrase toutes concurrences et fait le lit à la médiocrité. Ce n’est pas le Bénin qui a inventé le football. Une observation perspicace s’impose donc pour lever cette limitation. Il est temps de trancher ce nœud gordien en attendant de trouver le chemin de damas. En faisant chauffer la colle, il faut attaquer les autres maux qui tirent vers le bas ce football. Après l’épopée en 2019 d’ESAE Fc en Coupe de la Caf avec à la clé une qualification en phase de poules, plus rien à se mettre sous la dent. Pourtant, des réformes ont été engagées pour décrocher la lune. Mais entre un jardin et un désert, la différence n’est pas l’eau. Mais plutôt, l’homme. Le Gouvernement de la Rupture a consenti d’énormes investissements pour sortir le football des sentiers battus. Cependant, il se pose toujours la question cruciale d’harponner le bon bout pour y arriver. Depuis 5 ans que la même équipe fédérale est en place, rien n’est fait pour sauver les meubles. Elle peine à mettre en place une Direction Technique Nationale (DTN), elle n’arrive toujours pas à organiser les diplômes (Licences Caf B, et A) afin de permettre aux coaches locaux d’avoir leurs parchemins. Le Centre de N’Dali nouvellement construit s’impatiente à accueillir ses premiers pensionnaires pendant que Missérété est envahi de hautes herbes. La bonne organisation (l’administration des clubs, la formation des formateurs, des encadreurs, des apprenants, les équipes de catégories d’âge, les équipes féminines, etc) autour des clubs laisse à désirer au point où les joueurs sont obligés de faire les pieds de grue ou de passer des nuits au commissariat avant de se faire payer. Finalement, la montagne a accouché d’une souris. Il vaut mieux ne pas en faire un pataquès en poussant des cris d’orfraie. Il est alors impérieux de poser le diagnostic (Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces) pour remettre les pendules à l’heure. Il ne faut pas se contenter uniquement de quelques victoires éparses des équipes nationales (encore que l’équipe fanion n’a plus son destin en main pour sa qualification pour la Can Côte d’Ivoire 2023) pour prétendre que le football béninois est en bonne santé. Il vaut mieux mettre les pieds dans les plats. Car, comme l’enseigne un proverbe Fongbé, « Ne regardez pas l’imbécile qui vous indique la lune avec son doigt, regardez surtout, le doigt ». Le Chroniqueur aurait alerté.