Quid des subventions ?
Frappé au coin du bon sens, le gouvernement de la Rupture a refusé de faire manger de la vache enragée au mouvement sportif béninois. Pour un sport qui veut se révéler au monde, il ne fallait pas lésiner sur les moyens pour mettre en lumière le potentiel. Ainsi, les subventions octroyées aux fédérations sportives et aux clubs de football ont pris une allure extraordinaire pour parachever la métamorphose. Cet élan donné au mouvement sportif béninois a suscité une saine émulation pour tirer au flanc à certains présidents de fédération qui font la croix et la bannière avant d’organiser leurs activités statutaires de la saison. Mais, ils rongent désormais leur frein puisque depuis deux saisons, les subventions se font rares et le fardeau peut peser un âne mort. Cependant, ils risquent de jeter le manche après la cognée s’ils doivent croquer le marmot. C’est un doux euphémisme de dire que le sport béninois s’est fait porté pâle ces deux dernières années. Le football, le sport-roi qui devrait servir de locomotive est passé sous les fourches caudines. Sur deux qualifications (Can Cameroun 2021 et Barrages de la Coupe du monde Qatar 2022) possibles, le Onze National est tombé sur un bec. Ce qui fait d’ailleurs la rue Michel. L’équipe nationale n’a pas pu se tirer la bourre. Peut-être que ces contre-performances enregistrées en football ajoutées à quelques résultats éparses dans les autres disciplines ont mis le gouvernement dans les clous. Le chroniqueur s’engouffre dans cette brèche pour demander au gouvernement de courir le cachet au mouvement sportif à travers les Sociétés sportives. C’est vrai que le sport en Afrique au Sud du Sahara continue d’être embryonnaire et, est sous assistance respiratoire des gouvernements qui doivent débourser pour leur développement. Néanmoins, la raréfaction des subventions constitue une pénalité minimale dans cet accord crucial. En tenant en bride les fédérations sportives via les Sociétés sportives, le gouvernement du Président Patrice Talon devra alors éviter de vider les étriers en allant croissant. L’absence de subventions laisse voguer la galère et fait saigner les dirigeants de fédération qui disposent de moyens. Et ce serait de la bouillie pour les chats lorsqu’on se rend compte des efforts colossaux consentis par le gouvernement pour un Bénin sportivement prospère. Il ne serait pas bienséant de laisser mourir debout les athlètes et les dirigeants qui pourront rompre les rangs. C’est comme pousser mémé dans les orties. Par ailleurs, il incombe également aux responsables fédéraux de faire un usage judicieux des subventions mises à leur disposition pour un véritable envol du sport béninois. Il ne sert à rien d’organiser des championnats nationaux en une demi-journée sans être marteau. Ils doivent tenir les pieds chauds au gouvernement qui affiche une volonté manifeste d’accompagner le sport béninois pour des résultats probants. Comme le souligne Maxime Gorki : « La culture nouvelle commence là où le travailleur et le travail sont traités avec respect ».