Transversale

Transversale: The game is other !!

Le nationalisme s’enracine. Dans un paysage familier, la Fédération béninoise de football (FBF) est revenue lundi dernier lors de sa réunion sur l’éternel débat de changement de nom du Onze National, les « Ecureuils » du Bénin. L’information fait jaser sur les différents réseaux sociaux. Ce débat exhale donc la nostalgie parce qu’actuellement, le sport-roi béninois ne se porte pas comme un charme. Les gens en ont à leur claque suite aux cuisants échecs subis par l’équipe nationale du Bénin ces deux dernières années. En suscitant une certaine lassitude dans le milieu footballistique, le changement de nom « Ecureuils » fait véhiculer beaucoup de clichés. En effet, le peuple s’attend à une prise de parole officielle de la part des dirigeants du football sur les humiliations des Ecureuils du Bénin qui ont échoué par deux fois à un « petit » point (lors des éliminatoires de la Can Cameroun 2021 et des barrages de la Coupe du monde Qatar 2022). Pendant que le public sportif ronge son frein pour son football qui est passé sous les fourches caudines et attend que les responsabilités soient situées, la FBF enfile des perles pour un changement de nom à l’équipe nationale. La gueule enfarinée, l’instance de gestion du sport-roi du Bénin espère obtenir l’adhésion de tout le peuple béninois autour du nouveau nom. Il s’agirait d’un animal qui est réputé pour son comportement féroce et particulièrement tenace ainsi que pour son endurance. Qu’à cela ne tienne. Mais le livre pourrait être un flop tel, un rocher de Sisyphe. C’est une lapalissade de dire que le football est la discipline locomotive qui doit traîner les autres disciplines. Cependant, le chantier pour le développement du football béninois est tellement vaste que la priorité aujourd’hui n’est pas le changement de nom. Le football béninois se fait porter pâle. Il a alors besoin d’une thérapie de choc. Que la FBF commence par mieux organiser un championnat professionnel qui enchante la concurrence en lieu et place de ce format inédit qui écrase le challenge et fait le lit à la médiocrité. A cela, il faut ajouter la formation sur la durée des jeunes (U15, U17, U20,) et celle des formateurs. On ne peut pas construire une équipe nationale par le toit. Sans quoi, on a beau s’appeler « Lions, Éléphants, Hippopotame, etc), on ne bougera pas d’un iota. Ce n’est pas le nom qui joue. Et rien n’oblige à choisir des noms d’animaux pour exprimer la force d’une équipe nationale. C’est juste, une question d’organisation. C’est également le lieu de montrer patte blanche au gouvernement notamment au Président Patrice Talon qui a affiché une volonté manifeste à accompagner cette discipline afin qu’elle puisse révéler le Bénin au monde entier. Tout le peuple sportif a envie de voir son équipe nationale rayonnée sur l’échiquier continental et mondial, mais comme il y a loin, parfois, de la coupe aux lèvres. Le changement de nom devrait impliquer l’ensemble du mouvement sportif et doit recueillir l’adhésion de toutes les filles et fils du Bénin. « Eveillez-vous d’abord par vous-mêmes, ensuite, cherchez un maître », enseigne un proverbe chinois. Le changement de nom n’est pas la solution.
Ambroise ZINSOU