Transport fluvio-lagunaire Porto-Novo-Lagos: Un mouroir à supprimer
A défaut d’assainir le trafic fluvio-lagunaire entre Porto-Novo et Lagos, il serait important de le supprimer afin d’éviter les naufrages récurrents qui s’observent. En effet, depuis plusieurs années surtout après l’avènement de la Covid-19, les commerçants et autres usagers de cet axe Porto-Novo-Okapi dans la ville de Lagos en font les frais. Trop de chavirements observés ces derniers temps et ceci, dans l’indifférence totale des autorités compétentes.
Silence ! Des gens meurent dans l’indifférence. C’est ce qu’on peut retenir des naufrages répétés observés sur l’axe fluvial Porto-Novo-Lagos ? Depuis environ deux ans, des commerçants béninois et nigérians périssent à cause de chavirements des bateaux de fortune mis sur la lagune pour servir de moyens de transport. Dans le méli-mélo de ces accidents répétés sur la lagune, les autorités compétences se jettent mutuellement le tort. Dans une interview accordée au journal Fraternité, le maire de la ville de Porto-Novo Charlemagne Yankoty affirme de go que la gestion des embarcadères est du ressort de la mairie. A l’en croire, le transport fluvio-lagunaire (Porto-Novo-Lagos) est une activité naissante que la mairie ne maîtrise pas encore. Pour ce dernier, il y a d’autres services de l’Etat qui doivent s’en occuper et qui sont compétents pour ça. « La mairie de Porto-Novo n’a donc aucune responsabilité dans les cas de chavirements des barques sur l’axe Porto-Novo-Lagos par voie fluviale », a-t-il déclaré. Ainsi, le premier citoyen de la ville à trois noms estime qu’aujourd’hui, qu’il y a plus de désordres au niveau des gares routières qu’il faille régler. Selon lui, le transport fluvio-lagunaire qui relie deux Etats (le Bénin et le Nigeria) doit être recadré par la douane de chacun de ces deux pays. « Là où le problème peut appeler à un regard de la mairie, c’est au niveau de l’embarcadère. Mais, nous sommes en apprentissage… L’emplacement actuel est petit pour développer l’embarcadère et ça peut même être une source d’insécurité pour la douane. Il nous faut donc trouver un autre domaine pour installer le nouvel embarcadère. Tout ce qui se passe là, c’est un problème d’organisation, de respect mutuel. Moi, j’ai écouté les acteurs quand je les ai reçus. Pourquoi devant moi, ils n’ont pas osé dire que la mairie a une responsabilité quelque part », s’est-il indigné. Dans les propos du maire de la ville de Porto-Novo, ce qui est à la base de ces cas de naufrages, c’est le manque de capacité de certains qui conduisent les barques. « Ils ont dit qu’entre eux-mêmes, il y a le problème de surcharges, d’excès de vitesse, qu’il n’y a pas le respect des normes », a-t-il ajouté. Par ailleurs, il n’a pas manqué de reconnaître que l’embarcadère apporte quand même des ressources à la mairie. « C’est vrai que l’embarcadère apporte quand même des ressources à la mairie même si ce n’est pas comme ce que nous aurions souhaité. Etant donné que ce n’est bien organisé, il y a toujours des fuites. Nous envisageons mettre en place un cadre de concertation avec les différents acteurs que sont, la douane, la police fluviale, le groupement des sapeurs-pompiers pour qu’on parle le même langage et règlementer le secteur », a-t-il souhaité.
Le Président Talon interpellé
Dans cette bouteille à l’encre, le président Patrice Talon est interpellé au haut niveau pour mettre fin de façon temporaire à ce trafic afin de mieux l’organiser. On ne doit pas laisser la vie des gens dans les mains d’autres, qui marchent à côté de leurs pompes. La situation est désormais plus préoccupante depuis la fermeture des frontières entre le Bénin et le Nigeria. Il fait désormais un temps de curé pour permettre au chef de l’Etat d’agir et mettre fin à cette pratique qui met à chaque fois la vie des commerçants et autres usagers en danger. La personne humaine est sacrée. Et, l’Etat doit se porter garant pour la préserver. La balle est désormais dans le camp du président Patrice Talon qui doit mettre ou assainir ce trafic qui n’est pas sans incidence sur l’économie du pays. La vie des uns et des autres en dépend.
Ambroise ZINSOU