Sponsoring de 1,5 milliards sur 5 ans de Celtis pour accompagner le football béninois: L’éléphant annoncé est arrivé avec un pied cassé
(Les caisses de l’État vont continuer de saigner via les subventions aux clubs)
En donnant le pouls de cette alliance entre le réseau de télécommunication ‘’Celtis’’ et la Fédération Béninoise de Football (FBF) lors du lancement du championnat de Ligue Pro à Djougou, le public sportif béninois s’attendait à une cagnotte consistante de ce sponsoring pour apporter un ouf de soulagement aux acteurs du sport-roi béninois. Mais à l’arrivée, beaucoup sont restés sur leur soif. Car, cet apport bien qu’important dans un environnement de rareté de sponsors, n’épargne guère les caisses de l’État qui vont continuer de saigner à travers les subventions aux clubs.
Annoncé à grands renforts médiatiques, le sponsoring de Celtis pour accompagner le football béninois est loin de combler les attentes. En donnant le pouls de cette alliance lors du lancement du Championnat national de la Ligue Pro de football version 2024-2025, les acteurs qui s’attendaient à une véritable bouffée d’oxygène sont restés sur leur soif. L’éléphant annoncé est arrivé avec un pied cassé lorsqu’on se réfère à la cagnotte proposée par le sponsor. 300 millions l’an et ceci pour 5 ans. Soit un total de 1,5 milliards pour renchérir le partenariat entre la société des télécommunications SBIN via Celtis et la Fédération Béninoise de Football (FBF). Un montant ‘’insignifiant’’ du fait de l’apport substantiel de l’État aux clubs en ce qui concerne les subventions. Mais déjà beaucoup pour une fédération qui peine toujours à s’attacher les services d’un sponsor. 300 millions par an, ce n’est pas peu. Ce n’est pas beaucoup non plus. Cependant, tout dépendra de la gestion que l’on en fait. L’aventure avec la Fbf avait commencé avec MTN et JAGO lors de l’historique qualification des Ex-Ecureuils du Bénin (actuels Guépards) pour la Can Tunis 2004. La suite, on l’a connaît. Ensuite, c’est le réseau MOOV qui a mis le pied à l’étrier avec la ‘’Moov Ligue’’ pour une autre aventure qui s’annonçait légendaire. Mais la grande crise qui a secoué la famille du football a fait capoter ce partenariat qui, en un an et demi a montré les signes d’un avenir radieux pour le football béninois. Après, c’est VITALOR qui a voulu faire preuve d’originalité avec l’équipe actuelle de la Fbf. Malheureusement, l’aventure a été avortée à cause de la défaillance des acteurs du football béninois. Enfin, CELTIS est venu mettre un terme à la disette avec une proposition de 300 millions par an sur 5 ans en sautant le pas. Une offre totale de 1,5 milliards de francs CFA, quand bien même elle n’est pas excédentaire va apporter une bouffée d’oxygène à cette discipline qui fait saigner les caisses de l’État avec les subventions aux clubs.
Les caisses de l’État toujours éprouvées
Avec la volonté politique du Chef de l’État, les 36 clubs de football évoluant dans le championnat professionnel bénéficient entre 40 et 60 millions de francs CFA par saison en termes de subventions. Des montants faramineux qui ne cessent de créer la frustration au niveau d’autres disciplines sportives et n’arrivent pas à satisfaire totalement les besoins de ces clubs. Malgré la professionnalisation du championnat avec l’avènement des ‘’Sociétés Sportives’’, certains clubs de football continuent d’être gérés comme des épiceries et à la petiote semaine. Ainsi, le vœu cher de tous, était que la Fédération Béninoise de Football puisse trouver un véritable sponsor afin de permettre à l’État de ‘’respirer un peu’’ et d’orienter les ressources financières dédiées au football vers d’autres disciplines qui font un travail salutaire. On pensait enrayer ce déficit avec un sponsor qui prendra en charge l’intégralité des activités liées au football avec un appui ponctuel de l’État. Mais le constat, on est encore loin de ce panorama de rêve. L’obtention d’une augmentation de la cagnotte dépendra de l’utilisation judicieuse qui sera faite de ce montant destiné à accompagner la Ligue Pro et le football féminin. D’ailleurs, on aurait dû orienter ces ressources vers la formation à la base et à la Ligue de football. Ainsi, on aurait pu rendre la Ligue du football professionnel plus autonome et également booster la formation à la base parce que l’État reste et demeure un bras financier pour les clubs. Et la Fifa pour le football féminin. C’est peut-être dans cette perspective que ce sponsoring malgré son aspect financier pas très reluisant pourra impacter l’ensemble du monde du football. Le fait désolant auquel on assiste souvent sous nos cieux, c’est que les acteurs pensent que les ressources financières mises à la disposition de la Fédération pour le sponsoring sont destinées à leurs ‘’poches’’ et qu’ils puissent en disposer comme bon leur semble. Cette manière de voir les choses ne permettra au sponsor de revoir à la hausse le contrat après échéance. Pendant ce temps, les caisses de l’État vont continuer de saigner alors que cette manne pourrait servir à d’autres fins plus utiles à la communauté.
A.Z.