Qualification des Guépards locaux au CHAN: Le Bénin n’y arrive toujours pas
(Nécessité de marquer une pause et de faire le bilan)
Déjà battus (2-0) à l’aller le vendredi 27 octobre 2024 dans le cadre des tours préliminaires du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN Kenya-Ouganda 2025) au stade Kégué de Lomé, le sélectionneur des Guépards locaux, Moussa Latoundji et ses poulains étaient condamnés à un miracle le samedi 02 novembre 2024 pour le compte de la manche retour au stade Félicia d’Abidjan. Malheureusement, ils ont été refroidis dès l’entame par le but Togolais intervenu à la 4è minute de jeu. Il a fallu cravacher fort pour égaliser à 1 but partout en deuxième période de jeu. Une énième élimination du Bénin dans cette compétition instituée par la Confédération Africaine de Football (CAF) depuis 2009. Après tant d’années de disette, il est important de marquer une pause et de faire le bilan.
Le Bénin n’y arrive toujours pas
Institué par la CAF en 2009, le Championnat d’Afrique des Nations (CHAN), une compétition réservée uniquement aux joueurs évoluant dans les championnats locaux des différents pays était perçu comme une compétition de trop. Mais chemin faisant, et dirigeants et joueurs africains ont compris que cette compétition vient à point nommé pour servir davantage de tremplin pour les joueurs évoluant sur le continent de se révéler au monde entier. Et l’enthousiasme suscité au début au Bénin au moment où le championnat national était même en difficulté par le CHAN était énorme. C’est l’ancien sélectionneur des ex-Écureuils, Oumar Tchomogo qui avait fait rêver le peuple béninois dans ces qualifications. Après avoir éliminé le Togo lors des tours préliminaires, il fallait écarter l’ogre nigérian pour composter son ticket pour le compte de la Zone Ufoa. Après les deux matches (aller et retour) soldés sur des scores de parité, il a donc fallu recourir aux épreuves fatidiques des tirs au but afin de départager les deux équipes. Dans un exercice interminable, le Bénin a fini par courber l’échine au bout du fil. Une élimination qui a entretenu les espoirs et qui fait que les Béninois ne quittent plus de l’œil cette compétition pour laquelle, ils se disent qu’ils en sont capables surtout avec un championnat désormais régulier. Et depuis, les fruits ne tiennent pas la promesse des fleurs. À la tête de l’équipe nationale locale depuis 2018, l’ancien international des ex-Écureuils du Bénin, Moussa Latoundji entretenait tous les espoirs. Malheureusement, après trois campagnes, le constat est ahurissant. Le Bénin n’y arrive toujours pas. Le Bénin n’a plus jamais passé le premier tour en attendant le dernier tour de ces éliminatoires. Les attentes sont de plus en plus tournées en dérision. L’équipe du Bénin n’affiche pas un visage d’aller chercher un résultat.
Une pause s’impose
Pour lever cette limitation, il est impérieux de marquer une pause afin de faire le bilan. Sur l’ensemble des trois dernières infructueuses sous le sélectionneur Moussa Latoundji, le premier constat qui se dégage est que les joueurs qui sont appelés en équipe locale n’ont pas connu une marge de progression au sein du championnat national. Ensuite, l’équipe manque d’attention de la part des gouvernants. Dans un aveu contraint, le coach Moussa Latoundji déclarait lors de la conférence d’après-match que ses joueurs ont manqué d’agressivité devant les buts. » Les joueurs ont été timides devant les buts. Ils ont manqué d’agressivité devant les buts ». Une ritournelle qui mérite qu’on y pense lorsqu’on sait que pratiquement, toutes les équipes nationales du Bénin ont cet handicap. A cet effet, il faut faire le bilan tout en posant le diagnostic (Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces). Et compte tenu des résultats non encourageants enregistrés jusqu’à présent, on peut sans risque de se tromper que l’approche de gestion n’est pas la meilleure qui devrait emmener aux bons résultats. Donc, un travail doit être fait à ce niveau tant en championnat qu’au niveau des centres et initiatives de formation.
Enfin, les dirigeants doivent « traiter » l’équipe locale au même titre que l’équipe fanion qui bénéficie plus de soins. Il ne faut toujours pas attendre les derniers moments avant de commencer les éternelles courses contre la montre. Des résultats probants ne se décrètent pas en sport. Si rien n’est fait, on va attendre sous l’orme un éventuel miracle.
Ambroise ZINSOU