2026, si proche et pourtant si loin: Patrice Talon toujours maître du jeu ?
Une véritable course à l’échalote
Dans un paysage de rêve, les présidentielles de 2026 au Bénin déchainent déjà les passions et affolent les compteurs. Une course à l’échalote qui ne laisse pas indifférent le président Patrice Talon. Déjà forclos, « AGBONNON » veille au grain et semble détenir toutes les cartes pour peser un éléphant mort dans le choix du prochain locataire de la Marina. Un challenge qui s’annonce épique pour le Chef de l’État sortant et ses proches.
Peu à peu que l’on s’approche de 2026, le Landerneau politique béninois en pleine ébullition retient son souffle. Pour le sprint final à la Marina, le président Patrice Talon qui est à son deuxième et dernier mandat, maintient le suspense. Au détour d’une sortie médiatique sur la Télévision Nationale le samedi 23 décembre 2023, l’actuel locataire de la Marina annonce la couleur en ce qui concerne sa succession. Sur la question liée au choix du prochain président de la République, Patrice Talon n’entend pas arrêter la dynamique déjà implémentée. « Je suis un citoyen béninois. Je veux que mon pays progresse, que mon pays avance, je ne vais pas dire, après moi le chaos. Je serai très actif pour qu’il y ait de progression dans l’idéal que, nous sommes en train de bâtir ensemble ; et je suis sûr, les Béninois voudront bien que le pays continue de progresser. On sera tous actifs pour que la suite se passe mieux qu’il y a aujourd’hui. Mon souhait est que le Bénin progresse, que demain soit meilleur à aujourd’hui et qu’on constate tous que le meilleur doit venir » a-t-il souhaité. A l’en croire, il est important de faire preuve d’originalité afin de parachever la métamorphose. Selon Patrice Talon, il n’y aura pas de place pour des strapontins en ce qui concerne la gestion de l’État béninois. Une volonté que le Chef de l’État entend manifester jusqu’au bout.
Une succession entrebâillée ?
Pour garder la ligne, le président Patrice Talon a, dans un pacte contraignant, fait un aveu contraint lors de sa sortie médiatique. Pour donner le pouls d’une éventuelle candidature de son ami et très proche collaborateur, Olivier Boko, il n’est pas allé du dos de la cuillère. « Je ne sais pas s’il est candidat », a-t-il rétorqué. Une réponse laconique qui suscite beaucoup d’étonnement lorsqu’on sait c’est à cause de cette probable candidature du collaborateur Olivier Boko que Patrice Talon a réprimandé un autre collaborateur, Oswald Homeky, alors ministre des Sports. C’est dans cette allure extraordinaire que le Chef de l’État avait obtenu la démission de son ex-ministre des Sports. « Je ne suis pas de genre à faire la promotion de ma famille, de mes amis, de mes proches en matière politique. C’est pas mon genre », a-t-il ajouté. Une position qui peut toutefois, virer au naufrage lorsque l’actuel Chef de l’État ne va pas quitter de l’œil son collaborateur dont la candidature ne fait plus l’ombre d’aucun doute. « Je ne suis pas dans un tel schéma, mais je suis à égale distance de tout le monde. On verra bien ce que les partis vont décider en ce qui concerne les candidatures qu’ils vont promouvoir. La responsabilité m’impose de rester serein à égale distance et de participer au renforcement de ce que nous avons mis en place comme dynamique politique », a-t-il conclu. Une volonté qui peut recevoir un accueil boudeur de la part des autres proches du Chef de l’État même si pour le moment, il continue de détenir toutes les cartes en mains. Une bataille fratricide se profile donc à l’horizon au sein des partis soutenant la majorité présidentielle. Pendant ce temps, l’opposition aura certainement son mot à dire.
Ambroise ZINSOU