Transversale: Qui va prendre la parole ?
Un mois après le drame survenu le 17 juin 2023 au stade Général Mathieu Kérékou de Cotonou lors du match Bénin Vs Sénégal pour le compte de la 5è journée des éliminatoires de la Can Côte d’Ivoire 2023 soldé par un nul (1-1), les familles des victimes sont encore sous le choc. Le Chroniqueur s’incline à nouveau devant la mémoire des disparus et présente ses sincères condoléances aux familles éplorées. Un mois après ces bousculades qui ont fait des décès et des blessés, c’est l’omerta totale. Outre le Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Cotonou qui; dans un communiqué a ouvert une enquête, d’autres commissions ont été également mises sur pied afin de faire la lumière sur cet évènement malheureux. Ainsi, par note de service N° 002/06/23 du 19 juin 2023, une commission d’enquête administrative a été mise en place par le ministère des Sports pour « faire toute la lumière sur lesdits événements en vue de situer les responsabilités organisationnelles ». Le nationalisme s’enracine donc. En faisant preuve d’originalité pour parachever la métamorphose, cette commission constituée d’éminentes personnalités très averties de la société civile, du milieu du sport et du football en particulier, s’est, en cinq sec mise au travail. Elle disposait d’ailleurs de deux semaines pour relancer le partenariat afin de pondre son rapport. Et pour sauter le pas, l’un des membres de cette commission, un acteur clé de la société civile avait urbi et orbi promis de prendre la parole au cas où, qui de droit ne le ferait (« Nous allons dire à monsieur le ministre : « Vous nous avez mis en place, le peuple est au courant que vous nous avez mis en place pour une investigation sur l’acte malheureux et il faut rendre compte au peuple »… « Moi, je suis avec ma structure à ALCRER. Nous sommes spécialistes des questions de reddition de compte », a-t-il promis sur une chaîne de radio de la place et rapporté par lameteo.info). Qui dit mieux donc ? L’affaire étant désormais dans le sac avec un premier rapport même s’il est provisoire, il serait de bon ton que des voix s’élèvent pour éclairer la lanterne du peuple béninois et de son public sportif sur ces bousculades qui ont eu lieu au stade Général Mathieu Kérékou et qui ont fait des décès et des blessés. En attendant que l’enquête judiciaire du Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Cotonou n’aboutisse, le peuple béninois veut prendre le pouls de cet aveu contraint. Cela éviterait de conspirer une perte dans cette passion humaine. Dans ce plan exécutable, il est important de mettre le pied à l’étrier pour ne pas donner raison à Clemenceau qui pense que : « Quand on veut enterrer une décision, on crée une commission ». Vivement la lumière sur cet incident malheureux !