Résultats provisoires des législatives du 8 janvier 2023 au Bénin: L’opposition de retour au parlement
*Les signaux au vert pour 2026
*Patrice Talon reste maître du jeu
La Commission électorale nationale autonome (CENA) a rendu public le mercredi 11 janvier 2023 les grandes tendances des élections législatives du 8 janvier 2023. Au terme du scrutin qui a connu la participation de l’opposition radicale, notamment le parti « Les Démocrates » qui partage le même nombre de sièges (28 chacun) que le Bloc Républicain derrière l’Union Progressiste le Renouveau (53 sièges) fait son retour au sein de l’hémicycle pour cette 9è législature. Une participation depuis l’avènement du gouvernement de la Rupture et lance un signal fort pour les présidentielles de 2026. Mais en attendant, le président Patrice Talon reste le maître du jeu.
Invité surprise de ces législatives de 8 janvier 2023, le parti de l’opposition radicale « Les Démocrates » fait son retour au parlement. Absent de la scène politique en termes de participation aux différentes élections depuis 2016, ce parti de l’opposition qui a été repêché aux dernières minutes de la clôture des candidatures des dossiers décroche 28 sièges sur les 109 selon les grandes tendances publiées le mercredi 11 janvier 2023 par la Commission électorale nationale autonome (CENA). Cette formation politique dirigée par Eric Houndété dont l’ancien président de la République le Dr Boni Yayi en est le président d’honneur a fait une percée spectaculaire en obtenant le même nombre de sièges que le Bloc Républicain (BR) derrière l’Union Progressiste le Renouveau (UP-R) qui vient en tête avec 53 sièges. Même si cette formation politique de l’opposition n’a pas encore accepté ce verdict de la CENA en formulant des recours, sa présence au sein de l’hémicycle rend désormais le parlement hétérogène contrairement à la précédente législature où, seules les deux chapelles politiques (UP-R et BR) soutenant les actions du président Patrice Talon ont régné en maitres. Une entrée qui n’est pas anodine lorsqu’on connait les forces en présence pour ces législatives. Ils étaient 7 partis en lice pour le sprint final. Il s’agit de l’UP-R, du BR, des « Les Démocrates », des FCBE, de Moele-Bénin, de l’Udbn et du MPL. Au finish, trois partis politiques ont franchi la barre des 10% selon le code électoral pour s’attribuer les sièges. Au décompte final de l’organe opérationnel, le parti de l’opposition termine troisième avec 28 sièges et fait ainsi son come-back. Un retour de certaines têtes de pont (Eric Houndété, Léon Basile Ahossi et Nourémou Atchadé) qui va enrichir les débats au sein de l’Assemblée Nationale.
Les signaux au vert pour les présidentielles de 2026
Avec 28 députés selon les tendances de la CENA et en attendant la suite du recours par la Cour Constitutionnelle, le parti « Les Démocrates » prend de facto avec son président Eric Houndété le manteau de chef de l’opposition. Et selon les prescriptions du code électoral, ce parti n’a plus besoin de « quémander » des parrainages pour désigner pour les prochaines présidentielles prévues pour 2026. Ainsi, le vote exprimé par le peuple en faveur de cette formation de l’opposition radicale et la débâcle des autres partis (MPL et FCBE) dits de l’opposition à ces élections redéfinit la nouvelle carte politique du pays. Ainsi, cette partie du peuple qui se retrouve à travers cette approche politique du parti « Les Démocrates » va sans doute reprendre confiance de sa participation à la prochaine grand’messe pour une nouvelle alternance au pouvoir. Sauf miracle de dernières minutes, ce parti de l’opposition n’a plus de soucis à se faire pour ces présidentielles de 2026. Toutefois, le président Patrice Talon reste maître du jeu.
Patrice Talon, maître du jeu
Hors course constitutionnellement pour les prochaines présidentielles de 2026, le président Patrice Talon détient encore toutes les cartes pour sa succession. En déclarant qu’il fait son deuxième et dernier mandat en 2021 après sa réélection, le chantre de la Rupture ouvre déjà la voie à sa succession. Un passage de grade qui ne pourra pas se faire sans lui, puisqu’il reste et demeure encore le maître du jeu. A trois ans de son départ du pouvoir, la course au dauphinat s’annonce âpre et déchaine déjà les passions. La preuve, ces dernières législatives en sont une illustration palpable. La mise à la retraite anticipée de certains hauts dignitaires politiques qui gravitaient autour du chef de l’Etat et le passage à la jeunesse pour construire un nouveau modèle politique sont autant d’indices. Si sous d’autres cieux, le dauphin se révèle de façon naturelle, il est entouré de beaucoup de mythes chez nous. Et déjà, les supputations vont bon train en ce qui concerne le Bénin. Pour certains, l’actuel président du parti l’UP-R Joseph Djogbénou serait le successeur qui se profile à l’horizon parce que le Secrétaire Général National du parti BR, Abdoulaye Bio Tchané serait frappé par le critère d’âge (plus de 70 ans). Mais lorsqu’on se fie aux derniers résultats des législatives en attendant la confirmation par la Cour Constitutionnelle, le parti de l’UP-R caracole en tête avec 53 députés sur les 109. Un score élogieux qui pourrait corroborer la thèse de ceux qui estiment que le président Joseph Djogbénou serait en pole-position pour prendre le perchoir et représentera ainsi la deuxième personnalité du pays. Cependant, il y a une guerre dans l’ombre autour du chef de l’État qui ne veut pas de la prise de pouvoir par les jeunes. Mais au-delà de tout, c’est le président Patrice Talon qui détient encore les cartes. Il a plus d’une tour dans son sac.