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Élimination des Guépards au Tournoi Ufoa-B U20 qualificatif à la CAN U20: La rançon de l’improvisation et de l’amateurisme

*Les sélections des catégories d’âges, des laissés-pour-compte

*Vincent Rautureau : le saut dans l’inconnu ?

*Il est temps  que la FBF se remette en cause !

Battus (1-0) face au Mena du Niger lors de la troisième et dernière journée des matches de poules pour le compte du Tournoi Ufoa-B U20 qualificatif à la CAN U20 qui se déroule du côté de Lomé au Togo, les Guépards Juniors du Bénin sont éliminés de la messe continentale en 2025 au Liberia. Crédités de deux matches nuls (2-2 face au Ghana et 0-0 devant le Togo), il aura fallu une victoire pour le sélectionneur de circonstance Vincent Rautreau et ses poulains pour composter leur ticket pour le carré d’as. Mais, c’était la grosse désillusion puisque les Guépards U20 ont été surpris vers la fin de la rencontre par une équipe du Mena très engagée et déterminée. L’aventure sera donc avortée pour le Bénin qui était pourtant présent à la l’édition de 2022 en Égypte. Une élimination qui flirte avec les limites d’un football géré à la petite semaine et qui dénote de la négligence des dirigeants du football à l’endroit des sélections des catégories d’âge. Pour son baptême de feu, le technicien français, Vincent Rautureau a semblé faire un saut dans l’inconnu en mordant la poussière. Il est donc grand temps que la Fédération Béninoise de Football avec à sa tête le président Mathurin se remette vraiment en cause en faisant les choses autrement.

La rançon de l’improvisation et de l’amateurisme

Cette élimination des Guépards U20 à ce Tournoi Ufoa-B qualificatif à la CAN U20 révèle pour la énième fois au grand jour la légèreté avec laquelle, les affaires liées au football sont gérées au Bénin. C’est un doux euphémisme que le football béninois se fait porter pâle. Le mal empire. Mais les dirigeants semblent battre de l’eau puisque rien n’est fait pour le sortir des fourches caudines. Il ne s’agit pas de dresser son chien la veille ou le jour de chasse.  Les quelques résultats éparses  obtenus ne sont que l’arbre qui cache la forêt et on ne saurait continuer avec l’improvisation. L’impréparation des équipes reste une épine dans le pied des sélections béninoises. On attend toujours les derniers moments pendant que les autres ont fini de travailler,  pour colmater les brèches. Une pratique qui a longtemps duré et qui s’est finalement érigée en mode de gestion. Sinon, comment vouloir rivaliser d’ardeurs avec des adversaires qui ont plusieurs mois voire, un an de préparation alors qu’on a fait que quelques semaines. Ce déséquilibre prouve déjà qu’on n’est pas au même niveau de compétition que les autres. A cela, il faut ajouter l’amateurisme dans les façons de faire.

Les sélections des catégories d’âges, des laissés-pour-compte

Le comble, les sélections des catégories qui constituent la base de la pyramide pour l’élite sont souvent des laissés-pour-compte. Elles ne bénéficient pas une attention particulière de la part des dirigeants. Dans un micmac, la  Fédération Béninoise de Football et le ministère des Sports se rejettent souvent les charges. Dans ce pacte contraignant, la Fbf attend toujours le quitus du ministère des Sports avant de programmer les préparatifs. Les équipes des catégories d’âge ne jouent pas lors des fenêtres Fifa. Et pour ne pas dépenser, la Fédération attend les deux dernières semaines des compétitions pour mettre les équipes en regroupement. Une manière de procédé qui n’échappe pas au naufrage. En réalité, dans une objection de principe, la Fbf devra dans son Plan annuel de travail (Pta) programmer les mises au vert et autres préparatifs des sélections qui sont en lice pour différentes compétitions. A cet effet, elle ne va plus attendre le ministère des Sports qui lui, ne prend en charge que la participation des sélections pour fourbir les rames de ces sélections. C’est dans cette anticipation que de résultats pourront suivre. Sinon, on va toujours attendre le miracle. Peut-être que la signature de contrats aux sélectionneurs pourraient apporter une plus-value en ce qui concerne la motivation au niveau des sélectionneurs.

Vincent Rautureau : un saut dans l’inconnu ?

Dans une interview accordée au journal ‘’Décryptage infos’’ du jeudi 10 octobre 2024, Vincent Rautureau qui avait en charge cette sélection U20 des Guépards déclarait : « Au moment ‘’T’’, il n’y a pas un adversaire qui est supérieur à nous ». Une déclaration qui ne manque pas de pertinence puisqu’il pense que ses adversaires se sont préparés dans des conditions aussi approximatives comme lui. Mais, ses ambitions ont  tôt fait de tourner en dérision puisqu’il était passé à côté de son premier objectif. « Premier objectif, gagner le premier match et après, laissons dérouler le reste du tournoi », a-t-il martelé. La suite, on l’a connaît. Les Guépards U20 n’ont remporté la moindre rencontre. Pire, ils ont été battus de but en blanc par une modeste équipe du Niger qui avait fait preuve de volonté, de générosité dans l’effort et d’abnégation. Côté béninois, rien à ne se mettre sous la  dent. La copie présentée par l’équipe béninoise durant les trois rencontres est loin de convaincre. Une équipe sans âme, sans fond de jeu, sans engagement, sans conviction. Bref, l’ancien Directeur Sportif de Dadjè Fc doit mettre le pied à l’étrier à qui, il a été promis le poste de Coordonnateur général des équipes de catégories d’âge au détriment d’autres locaux qui en connaissent un rayon a du pain sur la planche.

La Fbf doit se remettre en cause

Après plusieurs échecs au niveau des différentes sélections nationales du Bénin, il est temps que les responsables de l’instance faîtière du sport-roi béninois fassent une pause pour faire le bilan. En d’autres termes, il est impérieux de faire preuve d’obstination sur ce style paternaliste de gestion qui a cours depuis 2018. Aujourd’hui, il faut auditer la méthode de gestion de ce football béninois avec des outils plus efficaces. Ainsi, en faisant l’inventaire des Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces, des solutions seront retrouvées pour parfaire la gestion à court, moyen et long terme afin de sortir le football des sentiers battus. C’est le moment de saluer les initiatives des Centres d’excellence de N’Dali et de Missérété qui sont désormais fonctionnels et porteront des fruits d’ici quelques années. Mais cela n’absout pas les pratiques d’improvisations et d’amateurisme érigées en mode de gestion et qui ont tout le temps plombé le football béninois qui a déjà touché le fond. UN audit de gestion va certainement faciliter de nouvelles orientations en termes de gestion pour des résultats évidents et élogieux.

 

Ambroise ZINSOU