Transversale: Candidats, déclarez-vous !!
A deux ans de la fin du dernier mandat de Mathurin De CHACUS, Président de la Fédération Béninoise de Football (FBF), c’est l’omerta au sein de la famille du football. Pourtant le locataire de la ‘’Maison de Football’’ de Djassin à Porto-Novo avait annoncé son départ après ses deux mandats consécutifs. Le chantre de « Football Nouveau Départ » et de « Allons plus loin » ouvre ainsi le boulevard de sa succession à la tête du sport roi béninois. Cependant, les vrais acteurs dans une hypocrisie béante, font semblant de se noyer dans un verre d’eau. Telle une madeleine de Proust, cette déclaration du président Mathurin De CHACUS devrait susciter à deux ans de la fin de mandat, des envies chez ceux qui, jadis, nourrissaient la folle envie de gérer le football béninois. C’est peut-être le calme avant la tempête. Toutefois, cela ne doit empêcher en rien de voir les signes avant-coureurs d’une succession qui devrait déchaîner les passions. C’est un doux euphémisme de dire que le football béninois se fait porter pâle. En deux mandats, le président Mathurin De CHACUS et ses Comités exécutifs successifs n’ont pas pu combler les attentes. Le sport roi béninois ne résiste toujours pas à l’improvisation et à l’amateurisme. Un Comité exécutif amorphe, une Direction Technique Nationale (DTN) inerte, un championnat d’élite à format inédit avec 36 clubs, des compétitions des jeunes absentes, etc. Bref, beaucoup de maux minent ce football qui a touché le fond et qui a besoin d’une thérapie de choc. Donc, le jeu en vaut la chandelle et le débat mérite d’être fait. Le football béninois a besoin des gens de derrière les fagots pour son développement. Et au bout de l’ancienne corde tissée dans ce pedigree par l’ancêtre Martin ADJAGODO et le sous-patron Moucharafou ANJORIN, il faut désormais du sang neuf pour parachever la métamorphose. Pour sortir des sentiers battus, le football béninois ne doit plus s’entourer que de jouisseurs. Il faut des passionnés, des visionnaires. L’exemple au niveau de la Fédération Béninoise de Handball (FBHB) est bien évocateur. Là-bas, les signaux sont au vert avec des objectifs SMART (Spécifique, Mesurable, Atteignable, Réaliste et Temporairement défini) clairs. C’est d’ailleurs le lieu de rendre un hommage mérité au président Sidikou KARIMOU qui est en train de perpétuer l’héritage laissé par l’emblématique président Mansourou AREMOU (actuel Président de la Confédération Africaine de Handball. Ndlr) et l’ancien président, Antoine BONOU. C’est vrai que le sport roi au Bénin ne peut rayonner sans une bonne cohésion au sein de sa propre famille. Néanmoins, il n’a plus besoin aussi des dirigeants qui vont le gérer comme une épicerie. Que ceux qui ne vont pas savonner la planche à ce football pour les années à venir se déclarent et proposent des plans d’actions réalisables. On ne doit plus attendre les derniers jours pour colmater les brèches au nom d’une quelconque cohésion et foutre tout le monde dans un même bureau. Le débat est opportun et pourrait se faire sur la place publique. Car, comme on le disait Albert Camus, « Un avenir, cela se façonne, un avenir cela se veut ». Et le football béninois en a vraiment besoin. C’est mon intime conviction.
Ambroise ZINSOU