Transversale: Halte au minimalisme !
Tels de joyeux drilles, certains avaient salué l’élimination des Amazones du Bénin de la course à la CAN Féminine par les Super Falcons du Nigeria. Après une défaite (2-0) au match aller au stade de Kégué de Lomé, les Amazones ont tenu en échec (1-1) leurs adversaires au match retour au stade MKO Abiola Stadium d’Abéokouta. Une bonne prestation selon certaines personnes puisque le Bénin n’avait pas « pris l’eau » face aux Championnes d’Afrique en titre. Toutefois, il faut descendre des nuages et faire face à la réalité. Cette euphorie ne permet pas de lever la limitation. S’il y a un point positif à mettre à l‘actif des deux mandats du président Mathurin De CHACUS à la tête de la Fédération Béninoise de Football (FBF), c’est bien sûr le développement du football féminin. Cependant, depuis plusieurs années que cette aventure, a commencée, une qualification au bout du rouleau pourrait permettre de parachever la métamorphose. D’aucuns diront que le Bénin tombe souvent sur des adversaires coriaces (Rd Congo, Zambie, Maroc, Nigeria, etc). Qu’à cela ne tienne. Néanmoins, cela n’empêche pas de faire cette observation perspicace. Il est donc impérieux de faire preuve d’originalité pour poser le diagnostic afin que le football féminin ne subisse le même sort que celui masculin. Malgré la grosse attention politique avec des moyens colossaux investis par le Gouvernement de la Rupture ces dernières années, les Guépards n’arrivent toujours pas à convaincre. Ainsi, il va falloir éviter que le football féminin passe également sous les fourches caudines au nom d’un minimalisme béat. Au même titre que les pays qui sont qualifiés, le Bénin aussi tirer son épingle du jeu, même s’il joue face à des équipes mieux classées. Et ceci doit passer par un audit du système qui a été mis en place. On note peu ou prou une certaine stabilité au sein de l’encadrement technique des différentes équipes féminines du Bénin. Au départ, il était question que bon nombre n’avaient pas le niveau requis par la CAF pour rester sur le banc de ces équipes. Maintenant que deux promotions de Licence B CAF sont sur le marché du football béninois, il est grand temps d’être exigeant sur les résultats. Ce n’est pas parce qu’on joue contre des équipes supposées « redoutables » qu’il faut toujours manger comme des moineaux après des résultats flatteurs. C’est le moment de demander des comptes aux différents staffs techniques qui se sont succédé à la tête de ces équipes nationales. A moins qu’on prenne le football féminin béninois pour une distraction de seconde zone dans un no man’s land. Avec le temps passé ces sélectionneurs à la tête de ces équipes, il est important de marquer une pause et d’analyser les Forces-Faiblesses-Opportunités-Menaces de ce football féminin béninois. C’est déjà heureux que la FBF s’emploie à construire un Centre d’Excellence pour le football féminin à Lokossa même si le chanter piétine. Mais, ces prestations en dents de scie des différentes équipes nationales ne peuvent passer en pertes et profits sans une véritable politique claire de développement. C’est à ce seul prix que le Bénin pourra dans la durée sortir son football féminin des sentiers battus. Cessons d’avec les « défaites honorables » qui ont maintenu le football masculin dans le fond. Comme l’enseigne un proverbe Fongbé : « On ne peut jamais cacher sa nudité à sa jarre de bain ». C’est là, mon intime conviction.
Ambroise ZINSOU
