Transversale: Trop de regrets !
En lâchant sa proie pour l’ombre lors du match contre le Zimbabwe, le Bénin branle dans le manche pour composter son billet pour une historique qualification à la Coupe du monde. Bien que tout ne soit pas encore totalement perdu dans ces éliminatoires pour le mondial USA 2026, le Bénin semble manger les pissenlits par la racine. On aurait pu limoger le sélectionneur des Guépards Gernot ROHR après ce fameux match nul (2-2) contre les Warriors du Zimbabwe, si le Bénin n’était pas qualifié pour la Coupe d’Afrique des Nations (CAN Maroc 2025). Sinon, on lui donnerait le bon dieu sans confession. Les copies pâles présentées par les Guépards contre les Warriors et contre les Bafana Bafana (0-2) révèlent le vrai niveau des joueurs et par ricochet, le niveau ‘’faible’’ de toute l’équipe. Des joueurs approximatifs évoluant pour la plupart dans des championnats « perdus » et sans temps de jeu. D’autres, frappés par le poids de l’âge continuent de faire passer un chameau par le chas d’une aiguille. Il y a vraiment une ombre au tableau du technicien Franco-allemand qui est au bas du plafond. C’est un doux euphémisme de déclarer urbi et orbi que Gernot ROHR a souvent l’habitude de regarder par le petit bout de la lorgnette. La mesure est comble. Il est temps qu’il fasse désormais les choses avec beaucoup d’audace. Une équipe qui n’existe pas de la défense en attaque en passant par le milieu de terrain est condamnée à baiser la camarde. Les quelques résultats éparses enregistrés ne sont que l’arbre qui cache la forêt. En attendant décembre 2025 qui n’est pas loin, le sélectionneur des Guépards, devra mettre à profit les prochaines rencontres pour lancer d’autres jeunes dans le bain. On n’apprend pas à son chien à chasser le jour de la chasse. Donc, il est impérieux de créer véritablement la concurrence au sein de l’équipe. La rhétorique selon laquelle le Bénin ‘’n’a pas de joueurs’’ ne permet pas de lever la limitation. Il faut aller au-delà de simples incantations et oser avec les ressources humaines disponibles. ‘’La plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu’elle a’’, dit l’adage. Toutefois, cette équipe des Guépards pouvait mieux faire avec les joueurs non utilisés par le sélectionneur et qui sont tout le temps appelé en équipe nationale. Ils n’attendent que de saisir leurs chances afin de bousculer la hiérarchie. Mais si on continue de faire jouer les « Pépés sclérosés » et les « Papas fauteurs de troubles » qui pensent détenir un titre foncier en équipe nationale, les mêmes causes produiront toujours les mêmes effets. Le Bénin a besoin d’une équipe pour l’avenir et non une équipe stagnante qui manque de marge de progression. Malgré un calendrier clément pour ces éliminatoires, le Bénin va nourrir beaucoup de regrets si à la fin, il n’est pas qualifié pour une historique Coupe du Monde. Avec 5 pays dans la Zone Afrique, on a trouvé que c’était trop dur de décrocher une place pour une Coupe du monde à 32 équipes. Maintenant que l’Afrique a la possibilité de désigner 9, voire 10 pays pour un mondial à 48, il n’y a pas de raisons qu’on vienne pleurnicher sur du lait renversé. Comme l’enseigne un proverbe Fongbé, « Il est inutile de consulter l’oracle pour une chose qui est déjà claire à la conscience de tous ». Ainsi, Gernot ROHR et ses joueurs n’auront pas d’excuses. C’est mon intime conviction.
Ambroise ZINSOU
