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Bénin-politique: Ça tire à balles réelles chez « Les Démocrates »

*Me Renaud Agbodjo quitte le navire

*Jude Lodjou libère la parole et caresse l’espoir

*Boni Yayi accuse la mouvance de plan d’exclusion de l’opposition

*Le Gouvernement dénonce une politique de l’autruche

Après leur élimination de la course pour la présidentielle de 2026, c’est la cacophonie au sein du parti de l’opposition « Les Démocrates ». Suite au verdict de la Cour Constitutionnelle  lundi dernier en annulant les recours du duo Agbodjo-Lodjou, ça cafouille chez « Les Démocrates ». Pendant que le président du parti, l’ancien Chef de l’Etat Boni Yayi entretient le mythe autour de sa rencontre et de son avenir à la tête du parti, Me Renaud Agbodjo annonce sa retraite politique momentanée, Jude Lodjou son colistier libère la parole et caresse l’espoir. Mais le Gouvernement désigné comme « instigateur » s’en lave les mains et dénonce une politique de l’autruche.

Que restera-t-il  du parti de l’opposition « Les Démocrates » ? Difficile de répondre par l’affirmative. Une évidence, le parti « Les Démocrates » traverse une véritable crise. Econduit par le député Michel Sodjinou qui avait refusé de remettre sa fiche de parrainage au duo désigné Agbodjo-Lodjou ouvrant ainsi la boîte de pandore, de gros nuages d’incertitudes se sont amoncelés dans le ciel du parti. Ainsi, suite aux tracasseries et les différents imbroglios juridiques, la messe a été finalement dite. Saisie par plusieurs recours à cet effet, la Cour Constitutionnelle s’est déclarée incompétente en l’état  sur l’arrêt de la Cour d’Appel de Cotonou par rapport au cas du député Michel Sodjinou, et a confirmé la décision prise par la Commission Electorale Nationale Autonome (CENA) à propos du rejet de candidature du duo Agbodjo-Lodjou pour défaut de parrainage (27 au lieu de 28 requis. Ndlr). Dans ce paysage familier, le parti « Les Démocrates » entre dans une zone de turbulence et les fracas des vagues qui se propulsent vers le rivage donnent lieu à des tirs à balles réelles.

Les réactions fusent de toute part

Au lendemain de la décision de la Cour Constitutionnelle, des langues se sont déliées avec des réactions tous azimuts. D’abord, c’est le candidat titulaire du duo, Me Renaud Agbodjo qui a donné de la voix. A travers un point de presse, le candidat rejeté a pris acte de cette décision de la haute juridiction et annonce son retrait momentané de la scène politique. « C’est en toute liberté et en toute responsabilité que je prends acte de cette décision de la Cour Constitutionnelle», a-t-il déclaré avant de confier « Après une décennie de lutte pour les libertés et la démocratie, il est peut-être temps de faire une pause », a-t-il conclu. Ainsi, le président Boni Yayi est également sorti de son silence et lève un coin de voile sur sa rencontre du vendredi 24 octobre 2026 avec le Chef de l’Etat, Patrice. A l’en croire, son successeur au Palais de la Marina adopterait une « politique d’exclusion systématique de l’opposition ». Ensuite, c’est le tour du colistier Jude Lodjou de libérer la parole. Dans son message adressé aux militants, jeunes et sympathisants,  il prône la dignité et caresse l’espoir. « Rien n’est perdu », a-t-il conclu. Une posture de victimisation que dénonce le Gouvernement. Par la voix de son porte-parole, Wilfried Léandre Houngbédji, le Gouvernement trouve consternant que Boni Yayi  refuse d’assumer ses responsabilités. « … Il refuse d’assumer ses responsabilités dans la crise ébranle son parti, malgré les reproches formulés par de nombreux cadres éminents. Mais sans surprise, c’est la politique de l’autruche dans toute sa splendeur », a-t-il martelé.

Ambroise ZINSOU

(Lire l’intégralité de la décision de la Cour Constitutionnelle)

dc CC