Piètres prestations des équipes nationales des catégories d’âge du Bénin: Trouver la thérapie !
*Les sélectionneurs locaux ne sont plus les bouc-émissaires
*La formation à la base, l’autre raison
*Qui de la FBF et du ministère des Sports gère ces équipes de catégories d’âge ?
L’élimination des Guépards U20 lors du dernier Tournoi de l’Ufoa-B après deux défaites consécutives (4-1 contre le Nigeria et 1-0 contre le Ghana) dans les phases de groupes, remet sur tapis l’épineux problème de management des équipes nationales des catégories d’âge du Bénin. Depuis longtemps, le Bénin peine toujours à faire hisser ses équipes nationales U17, U20 et U23 au sommet des compétitions sous régionales et continentales. A part les quelques rares qualifications des Juniors pour les CAN U20 (2005, 2013 et 2023), il n’y a rien à se mettre sous la dent au niveau des Cadets et des U23. Une situation qui mérite qu’on trouve la thérapie afin de booster ces équipes qui constituent les viviers pour l’équipe fanion.
Trouver la thérapie et sortir les équipes nationales des catégories d’âge du Bénin des sentiers battus. Tel dot être désormais l’objectif des dirigeants du football béninois pour lever la limitation. Après la dernière élimination de l’équipe des U20 conduite par le sélectionneur Raymond Tchayé, lors du dernier Tournoi de l’Ufoa-B au Ghana suite à deux défaites consécutives (4-1 contre le Nigeria et 1-0 contre le Ghana) en matches de poules, il est nécessaire de faire le diagnostic et de chercher les voies et moyens pour mettre un terme à ces périodes de disette. Outre les qualifications pour les Coupes d’Afrique des Nations CAN (2005 organisée à domicile avec à la clé une qualification pour le Mondial U20 ; la qualification pour la Can U20 en Algérie et celle de 2023 en Egypte avec à la clé une qualification pour les quarts de finale. Ndlr), le Bénin est mal loti parmi ses pairs de la sous-région. Les piètres prestations du Bénin enregistrées à ces compétitions peuvent être analysées sur plusieurs plans. On peut citer entre autre la qualification des entraineurs locaux, la formation à la base quasi-inexistante et surtout le problème crucial de la gestion des équipes.
La qualification des sélectionneurs locaux
L’une des raisons qui sous-tendent les mauvaises prestations des équipes nationales du Bénin, c’est le défaut de qualification des sélectionneurs locaux. Jadis sans diplômes (Licence Caf B et A), les sélectionneurs sont souvent pris pour bouc-émissaires lors des débâcles des équipes. Une raison nécessaire mais pas suffisante lorsqu’on sait qu’ils n’en sont pas totalement responsables du fait qu’ils n’aient pas passé leurs diplômes. En effet, entre 2014 et 2024, le Bénin est resté sans faire passer les diplômes à ses entraîneurs dont la dernière promotion en date, n’a que la Licence C Caf. Une trentaine de coaches très actifs sur le terrain, pétris d’expériences mais qui ne disposent pas de la qualification requise pour occuper les premiers rôles à la tête de ces équipes nationales. Il faut donc aller chercher les perles rares pour conduire les sélections. Les quelques rares qui ont eu la lourde responsabilité de mettre le pied à l’étrier sont Edmé Codjo, Sèdogbo Alohoutadé et surtout, Mathias Déguénon qui a apporté une touche particulière lors de ces dernières années au niveau des U20. Le passage de Vincent Rauturau à la tête de l’équipe lors du Tournoi qualification de l’Ufoa pour la Can 2025 à Lomé n’a pas été bénéfique. Il en est de même pour Raymond Tchayé qui a conduit l’équipe lors du dernier Tournoi de l’Ufoa-B au Ghana. Ces sélectionneurs expatriés ont aussitôt montré leurs limites et ont montré qu’en réalité, le problème des contre-performances n’est pas lié aux diplômes, mais plutôt à un management.
La formation à la base, l’autre raison
L’autre pesanteur qui plombe les efforts au niveau des catégories d’âge au Bénin, c’est la formation à la base. Contrairement aux autres pays (Mali, Côte d’Ivoire, Sénégal, Ghana, Nigeria, etc) où la formation à la base reste le socle de l’épanouissement, non seulement des catégories d’mage mais aussi des équipes nationales, le Bénin n’y est pas encore. Les sélections U17, U20 et U23 sont constituées au pifomètre sans aucune autre forme de procès. Il n’existe aucun suivi. D’ailleurs, le pays ne dispose pas de centres ou d’initiatives de formation de références qui pourront sortir chaque année des joueurs (U17, U20 et U23) qui pourront rivaliser d’ardeurs avec d’autres du continent et qui pourraient bénéficier des contrats ailleurs. Pendant longtemps, les sélections nationales sont constituées de ramassis de joueurs qui n’ont pas le niveau de leurs adversaires. Conséquences, les jeunes n’arrivent pas à lever la limitation. Ce qui rejaillit sur leurs prestations en équipes nationales. Heureusement que la Fédération Béninoise de Football (FBF) a commencé par mettre en place des structures d’accueil pour former les jeunes footballeurs béninois. Les cas des Centres de Missérété et de N’Dali chez les jeunes et celui en construction à Lokossa pour les jeunes filles pourront faire changer le paysage footballistique du Bénin d’ici quelques années. Mais pour l’instant, le Bénin pèche par une véritable formation à la base pour sortir son football du fond.
A qui incombe la gestion des catégories d’âge ?
Une équation reste sans solutions au niveau des équipes nationales des catégories d’âge. Il s’agit de la gestion. Le litige entre le ministère des Sports et la Fédération Béninoise de Football (Fbf) survient souvent à la veille de chaque regroupement. Selon le protocole établi, c’est le ministère des Sports qui prend en charge la dernière semaine de préparation et la participation tandis que la FBF quant à elle, prend en charge les premières semaines de préparation. Un protocole d’accord qui n’est pas, sans conséquences sur le fonctionnement régulier des équipes nationales de catégories d’âge. En effet, la Fbf devra établir avec les différents staffs techniques des calendriers pour ce qui concerne les regroupements des différentes sélections. Ainsi, elle (Fbf) saura à quoi s’en tenir. Il ne faudrait plus attendre un éventuel quitus d’un responsable de Fédération avant de mettre les sélections en mise au vert. De façon conjointe, la Fbf et les staffs techniques devraient convenir sur les démarrages à temps des regroupements des équipes. On pourrait de facto, éviter les pertes de temps qui sont préjudiciables à la bonne préparation des équipes qui attendent les dernières minutes pour colmater les brèches. Maintenant, si c’est le ministère des Sports qui doit tout prendre en charge comme cela se passe au niveau de l’équipe fanion, qu’il le fasse aussi à temps pour qu’on évite les micmacs qu’on observe à chaque regroupement. Il est alors impérieux que chacun joue effectivement à temps sa partition.
Ambroise ZINSOU

