Griefs contre le Championnat Professionnel de football du Bénin: Victor Zvunka se met le doigt dans l’œil

(Il a développé un contre-modèle parfait de ce qui se fait en France, d’où il vient)

Les acteurs du football béninois en ont pris pleins les yeux avec les critiques acerbes du Coach-Directeur Sportif de Coton Fc, Victor Zvunka. Même si on ne peut pas donner le bon Dieu sans confessions aux dirigeants du sport roi béninois, le jeu en vaut la chandelle pour lever la limitation. Après le sacre de Coton Fc pour la troisième fois consécutive, la parole révoltante est née des déclarations de l’ancien coach de Horoya Fc de la Guinée. Ainsi, a-t-il fait  dépenser plusieurs milliards au club juste pour remporter trois fois  qu’il estime n’est pas au  niveau ?

« Je voudrais qu’on puisse aussi à un moment donné, professionnaliser un peu plus encore le football béninois ». Ainsi s’est exprimé  Victor Zvunka, Directeur Sportif et Coach de Coton Fc de Ouidah. Après le troisième sacre consécutif de Coton Fc de Ouidah le dimanche 23 juin 2024, le coach du club champion du Bénin a fait des déclarations pour se plaindre des pratiques des dirigeants du football béninois en ce qui concerne sa professionnalisation. Même si cela n’absout pas la manière de gérer le football au 229 par des dirigeants moins ambitieux, il est quand important de rappeler au Coach Victor Zvunka sa mission principale lorsqu’il prenait les rênes de Coton Fc de Ouidah. Dans le but de professionnaliser le football béninois, les gouvernants avaient décidé de s’attacher les services des Directeurs Sportifs (DS) expatriés pour conduire les Sociétés Sportives, surtout d’Etat. Et comme l’a si bien signifié Jimmy Adjovi-Bocco, Conseiller Technique aux Sports du ministre des Sports lors d’une enquête sur les DS dans le journal VISA INFO, « L’objectif global poursuivi en faisant appel aux DS, c’est de faire progresser l’ensemble du football au Bénin. Ndlr. Trois ans après, cela a été un vrai échec. Les Directeurs Sportifs qui devraient asseoir la politique de formation au niveau de leurs clubs respectifs ne l’ont pas fait. Ils ont choisi pour la plupart d’aller s’asseoir sur les bancs de touche des équipes. « Si les Directeurs Sportifs participent après trois ans sans avoir mis en place la formation par les clubs, c’est un échec ». Ndlr, dixit Abdeslam Ouaddou, ex-Directeur Sportif de Loto Popo Fc. Il poursuit en ajoutant que le « cœur du Projet, c’est la formation ».

Victor Zvunka, le contre-modèle parfait ?

En déclarant : « … Il faut que les clubs signent de vrais contrats aux joueurs, des contrats professionnels d’un an avec des joueurs qui sont payés du 1^er juillet au 30 juin », le Coach de Coton Fc du Bénin a fait quoi pendant trois ans pour changer cette pratique au sein de son club ? Le club des Cotonculteurs s’est réputé le meilleur qui dispose le chéquier pour recruter  les meilleurs joueurs qui évoluent dans le championnat local et ailleurs. Malgré l’effectif de bons joueurs dont il dispose, il a fallu attendre la dernière pour que son club gagne son match afin de s’adjuger d’un titre tiré par les cheveux. La suite, on l’a connaît aussi. Pour ses deux participations aux tours préliminaires de la Ligue Africaine des Champions, le club s’en est sorti bredouille. Peut-être la troisième fois sera la meilleure comme il clame l’avoir réussi avec le club guinéen de Horoya Fc. Jadis, ESAE Fc du Bénin qui reste la masterpeace pour avoir réussi avec un coach et un Directeur Sportif locaux  (Bio Richard et Quentin Didavi) à qualifier le club pour la phase de groupes en Coupe de la Caf, l’avait fait avec un budget très modeste. Si aujourd’hui, le Coach Victor Zvunka a fait dépenser plusieurs milliards au club de Coton Fc du Bénin,  juste pour gagner trois fois le titre qu’il est estime pas au niveau, c’est la totale. Le comble, il s’en prend aux dirigeants  du football béninois que la date du démarrage du prochain n’est pas encore connue. « Vous voyez la saison, elle vient de terminer, on part en vacances et on ne sait même pas quand est-ce que la prochaine saison démarre », a-t-il ajouté. Pourtant, il sait bien que son club doit participer aux tours préliminaires de la Ligue Africaine des Champions qui démarre en août prochain. Donc, il devrait déjà avoir son plan de préparation. Au finish, on retient qu’il a été un contre-modèle en faisant dépenser au club sans asseoir une politique de formation qui reste pourtant, le socle du projet. Ce qui n’est pas le cas en France, d’où il vient. Dans l’ensemble, l’expérience des Directeurs Sportifs a été un véritable échec et le tort ne saurait être imputé aux dirigeants du football.

Ambroise ZINSOU