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Transversale: DS, échec et mat !!!

Le livre a été un flop. L’éléphant annoncé est venu avec un pied cassé. Sur la route de la professionnalisation du football béninois, les Sociétés Sportives d’État  avaient le feu sacré en allant chercher des Directeurs Sportifs expatriés pour terminer le changement. Trois ans après, puisque leur contrat prend fin le 1er juin 2024, c’est la grande désolation. Les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. C’est la Bérézina. Ces Techniciens une main devant une main derrière  débarqués au Bénin ont simplement eu les deux pieds dans le même sabot. Rien à se mettre sous la dent durant les trois années de leur contrat. Aucune plus-value n’a été apportée au sport roi qui continue de végéter dans la navigation à vue. L’arrivée de ces Directeurs Sportifs qui, en réalité devrait provoquer le déclic de ce football, ne l’a vraiment pas impacté outre mesure. Le constat désolant qui se dégage est que ces DS, les bras en guillemets avaient l’impression que le Bénin était un hameau derrière le village. Donc, à eux de réinventer le football au bled. Une assertion bien erronée puisque sans eux, le pays avait au moins connu de moments de rêve avec son football. C’est d’ailleurs le lieu de rendre un hommage mérité  aux dirigeants (Clément ADECHIAN, Président ; Quentin Toussaint DIDAVI, Directeur Sportif et Richard BIO, Coach. Ndlr) de l’ex-club Universitaire d’ESAE Fc. Avec des économies de bouts de chandelle, ces dirigeants ont pu hisser ce club béninois dans la phase de groupes. ESAE Fc reste depuis 2019, la masterpeace au Bénin en ce qui concerne la nouvelle version de la Coupe de la Confédération (Coupe de la CAF). Aujourd’hui, les Sociétés sportives d’État avec des moyens financiers colossaux mis à la disposition de leurs DS n’arrivent pas à franchir le cap des préliminaires. Dans un championnat à format inédit de 36 clubs, il est difficile de pondérer la performance de ces Managers payés aux frais de la princesse après trois années d’exercice. Certains, désœuvrés, étaient obligés d’aller disputer les bancs de touche avec les entraîneurs puisqu’ils ont reçu comme formation de base, le coaching. D’autres se croient même, tels les premiers moutardiers du Pape. Dans un cas comme dans l’autre, ils n’ont pas pu proposer un projet viable avec un modèle économique clair et lisible. Ils n’ont aussi rien prouvé sur le plan de la formation des jeunes qui reste le point d’orgue  du projet. Au finish, échec et mat sur toute la ligne car, aucun d’eux n’a pu former et positionner un seul  joueur dans un grand club en Europe. Pourtant, ce ne sont pas les moyens qui manquaient. Les centaines de millions qui avaient servi à recruter les DS de ces Sociétés sportives d’État pourraient servir à construire des infrastructures sociocommunautaires. Ainsi, ce serait bénéfique aux populations. La mesure est comble. Cette expérience n’est plus à rééditer car, comme le déclare un dirigeant de club, « Il faut changer les DS qui n’ont pas un bilan à défendre et mettre des autochtones pour booster la concurrence ». Et j’en suis d’avis.

Ambroise ZINSOU