Transversale: Le « luxe » de Calavi !!
Si au Bénin les équipements sportifs continuent d’être considérés comme des objets de luxe, la pratique du football dans la Commune d’Abomey-Calavi relève d’un rocher de Sisyphe. Dans une offre excédentaire, la municipalité de la grande Cité dortoir du Bénin a mis la barre haut pour griller un feu rouge. D’ailleurs, les autorités béninoises ont manqué de cocher une case pour n’avoir pas choisi la Commune d’Abomey-Calavi pour bénéficier de l’un des 22 stades Omnisports sortis de terre comme des champignons. Même si le pouvoir central a en projet, la construction d’un Complexe Sportif moderne dans cette commune, il y a loin de la coupe aux lèvres. On pouvait au pire des cas, loger cette infrastructure dans l’enceinte de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC) qui dispose de l’espace pour. C’est le lieu de rendre une fière chandelle au Millenium Challenge Account (MCA-Bénin II) qui, en contrepartie de la construction du Dispatching a permis à la mairie de jouir d’un terrain synthétique de football à Akassato. Un joyau qui a encore besoin de quelques travaux confortatifs pour servir de cadre idéal aux clubs qui évoluent dans le Championnat National de football. Alors, jouer au football dans Abomey-Calavi relève désormais d’un parcours de combattant pour les équipes professionnelles et amateurs. En décidant de fixer un montant de 40.000 FCFA/Heure pour utiliser ce terrain d’Akassato, la municipalité d’Abomey-Calavi donne le pouls de ce que, le football est un « luxe » sur son territoire. Et ce n’est pas tout. Dans un document d’élaboration de budget annuel et voté à la majorité des Conseillers municipaux, il est exigé la bagatelle de 50.000 FCFA aux Promoteurs de tournoi. Pendant que la jeunesse est en proie aux différents vices à cause de la galère ambiante, elle n’est pas prête à s’offrir ce « luxe ». Ces tournois des grandes vacances et de fin d’année sont d’ailleurs des moyens par excellence pour occuper la jeunesse. Aussi, ces tournois permettent-ils à cette jeunesse de s’épanouir autour des loisirs sains que les politiques ne sont toujours pas prêts à lui procurer. Pourtant, ce sont eux qui regardent par le petit bout de la lorgnette ces tournois lors de leurs kermesses politiques à la veille des élections. Ces mesures ont reçu un accueil boudeur de cette jeunesse d’Abomey-Calavi qui a ses deux pieds dans un même sabot et qui ronge son frein. Tout comme des modules de classes, des aires de jeux doivent constituer également une priorité pour la municipalité de Calavi. Cependant, les budgets annuels de plusieurs dizaines de millions dédiés au sport doivent aider à l’aménagement des espaces afin de faciliter et de permettre la pratique du football dans la Cité dortoir. Ainsi, la municipalité, dans une vision prospective de court, moyen et long terme peut fignoler un plan stratégique de développement des infrastructures sportives sans forcément attendre le pouvoir central. Le développement d’une localité passe aussi par le sport. Et la municipalité d’Abomey-Calavi ne doit pas tomber dans le troisième en flirtant avec des limites. Car, comme l’enseigne un proverbe Fongbé : « Avant de taper l’enfant, il faut vérifier la chicotte ». C’est mon intime conviction.