Velléités de révision de la Constitution du Bénin: Trêve de polémiques, Patrice Talon abdique
Que va devenir la proposition de loi?
Face à la presse le jeudi 8 février 2024, le Président de la République, Patrice Talon a dissipé les inquiétudes en ce qui concerne la révision de la Constitution. A l’en croire, aucune virgule de la Constitution ne sera touchée. « Je ne veux pas qu’on touche à une virgule de la Constitution », s’est-il lâché. Une déclaration qui met fin à la polémique et relance le débat le sort qui sera réservé à la proposition de ladite loi.
« Je ne veux pas qu’on touche à une seule virgule de la Constitution ». Ainsi s’est exprimé Patrice Talon, Président de la République du Bénin le jeudi 8 février 2024 lors d’une conférence de presse avec les médias nationaux et internationaux. Sur la question relative à une éventuelle révision de la Constitution qui agite le Landerneau politique béninois depuis quelques jours, le Chef de l’Etat semble dissiper les inquiétudes de certaines populations qui craignent l’effet contagion d’un troisième mandat dans la sous-région. Au cours de ce rendez-vous avec les médias, le Président Patrice Talon a fait descendre la tension qui monte au sein de l’opinion dans un duel fratricide entre le « Oui » et le « Non ». Le nationalisme s’enracine chez le Chef de l’Etat qui a exprimé le vœu de ne voir une virgule de la Constitution touchée. « …Je l’ai dit aux députés de la mouvance. Je ne demande aucune révision… », a-t-il conclu sur la question.
Que va devenir la proposition de loi ?
Dans ce pacte contraignant, que va alors devenir la proposition de loi initiée par le président du Groupe parlementaire Bloc Républicain (Br), l’honorable Assan Seibou. Déjà que certains députés et courants politiques avaient commencé par donner leurs avis sur le sujet, qu’en sera-t-il de cette relecture qui pourra induire une modification de la loi fondamentale du Bénin ? Pour les uns (soutiens de la mouvance présidentielle), cette relecture n’exclut pas une éventuelle révision. Pour d’autres, il faut laisser le texte en l’état et procéder aux élections. Ainsi, le débat reste ouvert même si la volonté du Chef de l’Etat était de ne pas toucher une virgule de cette Constitution. Que fera le Président Patrice Talon si les partis le soutenant insistent ? Dans ce cas, il faut trancher ce nœud gordien lorsqu’on connait déjà la position radicale du parti « Les Démocrates » qui y a opposé un refus catégorique. Le parti dirigé par l’ancien président Boni Yayi refuse d’être en cheville avec leurs homologues de la mouvance pour faire aboutir un tel projet qu’il aime une conspiration contre le peuple béninois. Maintenant que les dés sont pipés, chacun suivra les agissements de l’autre.
Au finish, le Président Patrice Talon se veut un après-mandat tranquille au bled. « J’ai aussi envie de plaire, de séduire et d’être aimé au lieu de passer pour le méchant Président. Mais, que Dieu continue de me donner la force de faire le sale boulot afin que demain, qu’il lui plaise que mes compatriotes disent que malgré les difficultés j’ai essayé de faire avancer le pays… », a-t-il souhaité. En attendant, le peuple retient son souffle.
Ambroise ZINSOU