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Révision de la Constitution au Bénin: Un ballon d’essai, la tension monte !

La pression monte, les langues se délient. Le litige survient lorsque les rumeurs sur une éventuelle révision de la Loi fondamentale du Bénin se confirment par le dépôt à la Commission des lois de l’Assemblée nationale, une proposition de loi émanant du député de la mouvance présidentielle, Seibou Assan, président du Groupe parlementaire Bloc Républicain (BR). La parole dissidente est née du fait que le Chef de l’Etat ait dans cette volonté rencontré les partis de l’opposition dont « Les Démocrates » de l’ancien président Boni Yayi. Ce qui met en ébullition tout le Landerneau politique béninois. Ainsi, une atmosphère délétère s’empare du pays et chaque chapelle politique y va de ses arguments pour justifier sa position. Dans ce duel fratricide entre le « Pour » et le « Contre » de cette révision de la constitution, les langues se délient. Le mercure est monté d’un cran dans le camp de l’opposition sauf le parti des Forces Cauris pour un Bénin Émergeant (FCBE) qui fait une proposition qui semble aller dans le sens du celui du gouvernement. Il s’agit de revoir le calendrier électoral, d’où la relecture du Code électoral qui demande que ce soient les prochains élus qui vont parrainer les prochains candidats aux élections présidentielles. Une condition qui suffit pour procéder à la modification de la Loi fondamentale.

Un ballon d’essai

Dans ce débat qui déchaîne les passions, plusieurs analyses méritent d’être faites.

D’abord, le président Patrice Talon reste persuadé que la réforme du système partisan mis en place sous ses auspices n’a pas pu combler toutes les attentes. Ainsi, il est nécessaire d’instituer un mécanisme pour préserver les acquis de cette réforme qui tend à un regroupement des partis politiques.

Ensuite, cette volonté du chef de l’Etat à vouloir modifier la Constitution intervient dans un climat  de suspicion. Déjà forclos pour les prochaines élections présidentielles pour avoir fait deux mandats, ses opposants estiment qu’une révision de la Constitution peut lui permettre de prendre un autre mandat dans une nouvelle République ou d’imposer un des siens.

Enfin, au regard de ce qui précède, le président Patrice Talon doit alors tendre l’autre joue dans cette obligation contractuelle. L’affaire étant désormais dans le sac, cette révision de la Constitution donne le pouls d’un avantage exorbitant. Une situation qui pourrait rendre plus hostile les relations et comporte déjà les germes d’une crise politique grave.

Ainsi, il revient à Patrice Talon qui reste encore maître du jeu de boucler le périple avec cette révision qui déchaîne les passions. Ce ballon d’essai a été juste un flop comme ça toujours été le cas avec les chefs d’Etat du Bénin en fin de mandat.

Ambroise ZINSOU