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Can 2024: Et le Maroc ressuscita la Côte d’Ivoire !

C’était le match de tous les espoirs pour le peuple ivoirien qui croit encore en une éventuelle qualification de son équipe humiliée (4-0) le lundi 22 janvier 2024 par la Guinée Équatoriale lors de la dernière journée des rencontres de poules. Une victoire du Maroc face à la Zambie ferait les affaires des Éléphants de la Côte d’Ivoire qui avaient bu le calice jusqu’à la lie de prendre l’ultime place restante de meilleur troisième. Fort heureusement, les Lions de l’Atlas privés de leur sélectionneur Walid Regragui (suspendu par la Caf, Ndlr) ont fait ce qu’il faut pour remettre la Côte d’Ivoire dans la course pour les huitièmes de finale.  

Maroc, Morroco, Morrocoooooo ! Dieu est ivoirien ! Nos adversaires vont lire l’heure ! … On est qualifié ! Bref, c’est tout un cocktail de cris de ralliement et de joie qui sont scandés par tout un peuple en liesse. Du carrefour Anani à Abobo en passant par Koumassi, Riviera, Adjamé, etc, c’est la grande joie. Incapable aux automobilistes de s’effrayer un chemin devant des marées humaines dans l’allégresse. « Déjà morts » après l’historique débâcle (4-0) face à la Guinée Équatoriale suite à une défaite (1-0) face aux Supers Eagles lors de la deuxième journée, les Éléphants de la Côte d’Ivoire qui avaient fait une entrée réussie face aux Djurtus de la Guinée-Bissau lors dès l’entame de cette 34è édition de la Coupe d’Afrique des Nations (Can) devront encore attendre sous l’orme. Crédités de 3 points au compteur avec un goal différentiel (-3), les poulains de Jean-Louis Gasset limogé le mercredi 25 janvier 2024 n’ont plus leur destin en mains pour faire partie de l’une des quatre meilleurs troisièmes. Il a donc fallu attendre l’ultime rencontre Maroc-Zambie où, une victoire des Lions de l’Atlas face aux Chipolopolos sauverait les Pachydermes de leur Can.

Le calme avant la tempête

A quelques heures du démarrage de cette rencontre fatidique entre le Maroc et la Zambie, tout le peuple ivoirien retenait son souffle. Les  bouchons habituels enregistrés tous les soirs ont laissé place à une circulation aussi fluide dans tous les sens et sur toutes les autoroutes. Dès l’entame du match puisque c’est le dernier de cette journée avec celle qui a opposé la Tanzanie à la Rdc, c’est l’angoisse totale. Toutes les rues sont désertes. Les boutiques et autres bars qui disposent des écrans géants pour diffuser sont pris d’assaut par des supporters des Éléphants très calmes et très sereins. Après la demi-heure de jeu, rien n’à se mettre sous la dent. Le Maroc, dominateur, multipliait les occasions sans toutefois trouver le chemin des filets. Il a fallu attendre la 37è minute de jeu pour assister à l’ouverture du score par le Maroc. Le virevoltant milieu de terrain des Lions de l’Atlas, Hakim Ziyech va inscrire le seul but de la rencontre.

Les Ivoiriens « sauvés »

En union de prières, les Ivoiriens devenus subitement admirateurs et supporters du Maroc vont retenir leur souffle jusqu’à la dernière minute de jeu. Les quelques actions éparses de but du côté zambien donnait des frissons à tout un peuple qui n’a qu’un seul objectif, celui de voir son pays prendre le dernier ticket de meilleurs troisièmes pour les huitièmes. Au coup de sifflet final, c’est tout un peuple qui a été délivré. Ce fut la fête cette nuit. Certains se sont rués vers le stade Alassane Dramane Outtara d’Ebimpé pour y faire le tour. On dirait que le jour est tombé en pleine nuit pour ces supporters dont certains ne savent même pas l’équipe qui a joué. « Nous sommes qualifiés, allez les Éléphants », se réjouit une sexagénaire qui répondait à notre question.  « C’est fini, nous allons gagner la Coupe. Nos adversaires vont lire l’heure », s’exclame Olivier Drouo, étudiant en Sciences économiques. Ainsi, toute la Côte d’Ivoire s’est enflammée avec cette victoire du Maroc qui les qualifie.  En attendant de croiser le fer contre le Sénégal en huitièmes de finale, Emerse Fae, le Sélectionneur-Entraîneur par intérim sera en train de remobiliser la troupe. Cependant, la fête se poursuit dans les rues d’Abidjan.

Depuis Abidjan, Ambroise ZINSOU