Transversale: Nul n’est prophète en son pays !
Brigitte TONON continue de jouer dans la cour des grands. Sans tambour ni trompette, l’Experte Béninoise FIBA gravit les échelons et affole les compteurs. Enseignante-Chercheure à l’Institut National d’Education Physique et Sportive (INEPS) de Porto-Novo au Bénin, elle vient d’intégrer le prestigieux cercle très restreint du Comité exécutif de l’Association Mondiale des Entraîneurs de Basket-ball (WABC). Une consécration internationale qui reconnaît à juste titre les mérites de cette brave Amazone du Bénin. Fille de M. Pierre TONON, Commissaire Niveau 2 FIBA et ancien Secrétaire Général de la Fédération Béninoise de Basket-ball (FBBB), un grand clerc du basket-ball, Brigitte TONON est la première femme en Afrique à être promue au sein du Comex du WABC. Elle qui allie efficacité et rigueur dans la discrétion va ainsi mettre ses riches compétences au service du basket-ball africain et mondial pour les quatre années à venir. Des compétences avérées que l’ancienne basketteuse et ancienne sélectionneuse du Bénin va partager avec ses pairs pour le rayonnement de la balle orange. Une légende pourtant méconnue au pays. C’est un doux euphémisme de dire que le basket-ball béninois se fait porter pâle. Le mécanisme de développement de la discipline institué à deux ans de la fin du mandat du président Souaibou GOUDA avant que l’ancienne présidente Célestine ADJANOHOUN ne prenne les rênes de la FBBB, n’a pas été perpétué. En deux mandats, « Dada Célè » et son équipe avaient implémenté une dynamique pour sortir le basket-ball béninois de l’ornière avec des moyens financiers limités. Malheureusement, les fruits n’ont plus tenu la promesse des fleurs malgré les bonnes intentions de l’ex-président Alex PARAÏSO. Aujourd’hui, sous la présidence du président Ismahinl ONIFADE, la balle orange a besoin d’une thérapie de choc, surtout avec cet accompagnement sans faille du Gouvernement de la Rupture. Cependant, pour donner le pouls de la bonne santé du basket-ball béninois, il va falloir posséder un odorat. Car, c’est avec stupéfaction que les différents acteurs avaient suivi l’accueil boudeur qui avait été réservé au démarrage du championnat professionnel de la saison dernière. Un championnat « déséquilibré » et décrié qui écrase toute concurrence avec la création de deux Conférences (Conférence Sud et Conférence Nord). Dans cet aveu contraint, le Chroniqueur estime qu’il faut mutualiser les compétences et les intelligences afin de ne pas faire manger de la vache enragée à d’autres acteurs. Pour son réel envol, le basket-ball béninois devrait être entouré de dirigeants passionnés et de techniciens qui en connaissent vraiment un rayon. Dieu seul sait qu’il en existe au bled. Il serait alors judicieux voire, impérieux de tirer parti de ces potentiels pour une expérience légendaire. Le jeu en vaut la chandelle. Maintenant que la FIBA vient de mettre en lumière le potentiel Brigitte TONON, il ne s’agira plus d’avoir quelqu’un dans le nez. Il vaut mieux sauter le pas pour ne pas virer au naufrage. Une pause s’impose de facto pour analyser les Forces-Faiblesses-Opportunités-Menaces de la balle au panier béninois avant de boucler le périple. C’est une chance inouïe pour le Bénin d’avoir dans son escarcelle des ressources humaines de qualité enviées et exploitées ailleurs. Comme l’enseigne un proverbe Fongbé, « C’est Dieu même qui en a distribué. Sinon, cela ne tombera jamais dans des mains innocentes ». Et Brigitte TONON n’est pas prophète au Bénin !
Ambroise ZINSOU