Fin des Play-offs de la Ligue Pro de Handball: Deux finales inédites!
*Renversant, Flowers punit Aspac chez les Dames
*Adjidja s’est fait peur chez les Hommes
*Pari gagné pour Sidikou Karimou et son équipe
Les Play-offs de la Ligue Professionnelle de Handball du Bénin ont connu leur épilogue le samedi 18 novembre 2023 au Hall des Arts et Sports de Cotonou avec les sacres de Flowers Hbc (29-25) sur Aspac Hbc chez les Dames et de Adjidja Hbc (28-27, après deux prolongations) sur Flowers Hbc chez les Hommes. Deux finales inédites qui dénotent du haut niveau que prend le handball au Bénin.
Invitée surprise de cette finale, reconnue d’ailleurs par son Coach Manager Général Jean-Luc Assogba « Nous avons voulu finir en beauté en gagnant notre dernier match pour nous faire plaisir. Et nous voici en finale grâce à la différence de buts » ; l’équipe d’Aspac Hbc Dames était en face de Flowers Hbc pour un remake. Un baroud d’honneur pour les Portuaires qui avaient perdu avec un but d’écart il y a un an devant cette même équipe de Flowers Dames.
Pieds au plancher, les joueuses du coach Jean-Luc Assogba qui avaient refroidi leurs adversaires de Flowers la veille ont annoncé la couleur en faisant preuve d’une discipline tactique et technique avec beaucoup d’engagement. Brown Rachelle, Houssinou Immaculée et Bokononhouin Amandine portent constamment le danger dans le camp de Flowers sur des attaques placées et les jets de 7m en ne laissant aucune chance Voukongé Linda, Dongua Kalimbé (l’une des recrues angolaises qui a fini Femme du match) et Chivela Georgina (venue aussi de l’Angola) très généreuses dans l’effort. Ainsi, les joueuses d’Aspac vont finir la première partie avec une avance de 3 buts d’écart (16-13).
De retour des vestiaires, les consignes du coach Hervé Sossoukpè de Flowers a mis en déroute l’équipe d’Aspac. Dès l’entame de cette deuxième partie, Flowers a vite fait son retard malgré son infériorité numérique. Sentant que leurs adversaires ne répondaient plus physiquement, elles en ont profité pour porter l’estocade. Pendant que Flowers procède à un turnover pour apporter à chaque fois du sang neuf, Aspac n’arrive pas à le faire à cause de son banc de touche bien dégarni. Aspac va boire le calice jusqu’à la lie en s’inclinant au score final, 29 buts contre 25. Une défaite logique puisque le Coach Manager général de l’équipe portuaire reconnaît la force de son adversaire. « C’est la loi du plus fort. En première mi-temps, nous avons réussi à trouver les failles de nos adversaires. Mais en deuxième partie, l’équipe de Flowers est revenue avec plus de fougue et d’engagement. Ce que nos joueuses n’ont pas pu contenir », a-t-il laissé entendre. Il n’a pas manqué de reconnaître que l’Aspac dispose d’un effectif « vieux ». « Comparativement aux joueuses de Flowers, nous avons un effectif vieillissant. Ce qui a fait que les filles ne se sont pas remises de la fatigue de la veille », a-t-il conclu. Du côté de Flowers, c’est le discours qui a été le facteur motivant de cette victoire. « Je tiens à féliciter le président Charles Toko qui a fait des promesses aux Filles à la mi-temps. Au-delà des motivations, ses promesses ont aidé les Filles à se transcender », a déclaré Hervé Sossoukpè, Coach de Flowers.
Adjidja s’est fait peur
La finale qui a tenu toutes ses promesses, était celle qui avait opposé Flowers à Adjidja. Champions en titre, les Militaires étaient très attendus sur cette rencontre au parfum de revanche. Dans cette course à l’échalote, chaque encadrement technique y va de ses arguments pour avoir comptant. Si du côté de Flowers, on compte sur les recrues XXL d’Angola (Muachisse Ngueg, Nascimento, Tati Mario) et du Nigeria (Boukari Mohamed, Yaya Owolabi, etc) pour faire la différence, Adjidja compte sur un effectif bien rôdé qui avait déjà fait ses armes lors du 44è Championnat d’Afrique des Clubs Champions qui s’est tenu à Brazzaville. Il s’agit de Hakeem Salami, Ibrahim Dikko, Noukoupoué Doutou, Ambroise Sèwadé, Jonas Kégnonhoun qui ont apporté du répondant aux velléités offensives de Flowers. Dans un style différent (3-3) du côté d’Adjidja et (0-6) du côté de Flowers, les Militaires se sont montrés plus incisifs tant dans l’attaque que dans la récupération. Après une première partie époustouflante (10-10) et très tactique, le public a eu droit à une deuxième partie épique. A 18-18 à dix minutes de la fin de la seconde partie, la rencontre s’était complètement emballée. En infériorité numérique, Adjidja tenait presque sa victoire lorsque son gardien de but Samson (qui a fini Homme du match) a commis une bourde à 35 secondes de la fin. Une bourde qui permet à Yaya d’égaliser. A 23-23, il fallait recourir à la prolongation. Entre-temps, le gardien de but Samsom était à chaudes larmes parce qu’il se disait que c’est à cause de lui que son équipe n’a pas pu arracher cette victoire. Ses partenaires feront preuve d’un mental fort pour ramener dans le jeu. Il revient et réalise deux arrêts décisifs qui le mettent encore plus en confiance. Les deux équipes vont encore terminer cette première prolongation (5’X2) sur un match nul (26-26). Les deux encadrements techniques décident en lieu et place des tirs au but de joueur une deuxième prolongation (5’X2) pour se départager. Une occasion pour les joueurs d’Adjidja de faire preuve de mental très forts. Du côté de Flowers, les joueurs sont cramés, la fatigue a gagné les muscles. Les nouvelles recrues qui devraient faire la différence ont été « bouffées » physiquement. Seul Mohamed Boukari a pu confirmer son statut grâce aux jets de 7m qu’il réussissait avec brio. Sinon, tout le reste était en dedans jusqu’au coup de sifflet des arbitres qui ont été à la hauteur de cette rencontre. Une victoire (28-27) sur le fil et qui permet à Adjidja de conserver son titre. Une défaite qui fait mal comme l’a su bien souligner le Coach adjoint de Flowers, Abas Kora. « Nous avons manqué de réalisme vers la fin. Sinon, on n’a pas démérité », a-t-il déploré. Par contre, Mathieu Dako, Coach d’Adjidja estime que tout s’est joué au niveau du mental. «A égalité technique, mes joueurs détiennent une capacité physique inouïe. En ma qualité de Docteur en staff, spécialité biomécanique, j’ai inculqué tout ce qu’il faut en matière de qualité physique à mes joueurs. Et vous auriez constaté que pendant la phase de résistance, aucun joueur d’Adjidja n’est resté sur le carreau. Alors que du côté de nos adversaires, il y avait beaucoup de craquage. La victoire a été acquise grâce à la qualité physique de mes joueurs. Ils sont encore à même de jouer (2×30’) », a-t-il confié. Adjidja monte une fois encore sur le toit du Handball béninois.
Pari gagné pour Sidikou Karimou et son équipe
Aux commandes depuis deux ans, Sidikou Karimou, Président de la Fédération Béninoise de Handball (FBHB) et son équipe abattent un travail formidable. En si peu de temps, beaucoup de choses ont été réalisées pour mettre de la lumière sur cette discipline qui a longtemps sommeillé. La preuve, les nouveaux formats du championnat déchaîne les passions. Aujourd’hui, des équipes sont à même d’aller chercher des internationaux ailleurs pour renforcer leurs effectifs. En plus, le niveau de jeu élevé en termes de qualité dénote de ce que l’homme est en train de redonner vie au handball béninois. Et il ne l’a pas caché après ces deux finales inédites de l’après-midi de ce samedi 18 novembre 2023. « Beaucoup d’émotions, beaucoup de joies ce soir… », s’est-il exclamé. Mais pour Sidikou karimou, sa vraie satisfaction est ailleurs. A l’en croire, elle réside dans cette session de formation donnée par des Experts (Jocelyn Veluire, Commentateur et Amélie Goudjo, Consultante, ancienne Capitaine de l’équipe de France de handball) aux journalistes et consultants béninois. « C’est pour vous les journalistes, qui avez suivi cette session de formation que je suis satisfait. Désormais, vous disposez des outils pour bien faire votre travail. Vous avez eu déjà un aperçu sur la différence de buts. Maintenant, vous venez d’avoir une nouvelle notion en ce qui concerne les prolongations en handball. Donc, c’est une joie pour moi cette formation », s’est-il réjoui. Aux sponsors, il n’a pas manqué son appel. « Le handball béninois, il est beau. Venez avec nous », a-t-il souhaité.
Ambroise ZINSOU