Transversale: Vigilance M. le Ministre !
Même si elle est massive, il faut pousser cette porte pour en toucher un mot au nouveau ministre des Sports, Benoît DATO. Dans une observation perspicace, le Chef de l’État, le Président Patrice TALON avait une bille en tête en jetant son dévolu sur ce jeune ministre des Sports afin de parachever la métamorphose. Mais dans ce paysage de rêve, le ministre Benoît DATO doit tendre l’autre joue afin de sauter le pas. Le nouveau patron des Sports au Bénin doit avoir cette capacité de sentir les choses. Le football reste et demeure la discipline budgétivore et de surcroît, une discipline locomotive pour tirer vers le haut les autres disciplines. Cependant, ce n’est pas une discipline qui ne doit pas se moucher du pied avec son avantage exorbitant. Tels de joyeux drilles, les membres de la Fédération Béninoise de Football (FBF) avaient salué la nomination du nouveau ministre des Sports. En bon averti, on n’a pas besoin de sortir de polytechnique avant de comprendre qu’il fallait faire le mariole pour rouler des mécaniques. C’est un doux euphémisme de dire que le football béninois se faire porter pâle. Au lieu d’attaquer la pente du développement, les dirigeants du football refusent de mettre le pied à l’étrier et tournent en rond. L’actuelle équipe fédérale qui a été presque reconduite après un vote spectaculaire de 69/69 peine toujours à prendre ses marques pour combler les attentes. Du « Football Nouveau Départ » à « Ensemble, allons plus loin », il n’y a rien à se mettre sous la dent. Dans ce lyrisme burlesque, les dirigeants du football béninois cherchent à bourrer le mou. Dans leur mouise, ils se font du mouron en désignant de but en blanc leur bouc émissaire. Un comportement qui suscite depuis peu une certaine lassitude au sein du public sportif qui attend beaucoup de cette équipe dirigeante de la FBF. Ce n’est pas une hypothétique Commission mixte (Ministère des Sports-Fbf) qui va corriger les tares et les lacunes à vue de nez. On n’a pas besoin d’une Commission mixte pour rendre fonctionnelle une Direction Technique Nationale (DTN). D’ailleurs, en quoi une Commission mixte va-t-elle participer à une gestion efficiente et efficace du football féminin pris en otage par les « Saigneurs de Djassin » en lieu et place de ceux qui y sont investis ? Le comble, ce n’est pas une Commission mixte qui avait décrété un championnat inédit avec un format de 36 clubs. Donc, c’est une évidence que le ministère des Sports ne saurait être, le « Ministère du Football » quand bien même le pouvoir central y met suffisamment de sous. La volonté politique de sortir le « Sport roi » béninois des sentiers battus n’est plus à démontrer. Néanmoins, les dirigeants doivent garder une poire pour leur soif afin de ne pas se faire poissonniers la veille de pâques. Face à cette nouvelle parade toute trouvée, beaucoup rongent leur frein. Le ministre des Sports devra alors tenir les pieds chauds avec la FBF pour ne pas tomber en rideau. Il doit faire preuve d’obstination en évitant d’être dans les petits papiers. De facto, le ministre Benoît DATO doit mettre les pieds dans les plats pour ne pas avaler des poires d’angoisse. Car, comme l’enseigne un proverbe chinois, « Eveillez-vous d’abord par vous-même, ensuite cherchez un maître ». Et le Chroniqueur aurait averti !
Ambroise ZINSOU