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Rentrée scolaire 2023-2024 au Bénin: L’adrénaline monte, les stands de fournitures scolaires toujours désemplis

Un tour dans la capitale économique du Bénin, Cotonou plus précisément à la « Foire de la Rentrée ». Nous sommes mercredi 7 septembre 2023, il sonne 12h20’ à la Place de l’Étoile Rouge, un centre commercial de circonstance, où sont érigés des stands de vente de fournitures scolaires. Aucune affluence, l’esplanade est clairsemée. Pourtant, le Bénin est à 10 jours de la rentrée scolaires. Dans les stands, seuls les articles attirent des yeux et n’attendent que les clients. Pour Clarisse Dègnon, propriétaire de stand, la situation est très alarmante. Depuis deux semaines qu’elle s’y est installée, rien ne filtre. « Nous avons installé notre stand depuis semaines pensant que les clients vont affluer parce que cette installation coïncide avec la fin du mois d’août. Malheureusement, nous ne vendons pas. Des clients viennent avec des papiers en mains juste pour avoir le prix des articles. Après, plus rien. Ils promettent de repasser », a-t-elle déclaré. Une situation trop stressante qui agace aussi les parents d’élèves. Jérémie Hounsou, Employé de banque pense que, c’est l’inflation qui est à la base de la mévente. Accompagné de ses trois progénitures, il se plaint de la cherté des prix des fournitures scolaires. « L’année dernière, les prix des fournitures étaient moins chères. Mais cette année, les prix ont augmenté de façon drastique. Vraiment, on ne comprend rien », s’est-il plaint. A côté, dans un autre stand Jeanne Francisco est venue pour la troisième fois. Apparemment, cette fois-ci n’est pas encore la meilleure, puisque pour l’instant, elle voulait juste acheter les matériels didactiques en attendant le reste. « C’est la troisième fois je suis en train de venir à cette Foire de la Rentrée. Vraiment, il faut beaucoup réfléchir avant de faire les achats. Hier soir, mon mari et moi avions fait l’option d’acheter d’abord les matériels didactiques en attendant. Quand je vais quitter ici, j’irai au marché pour les uniformes. Il n’y a pas l’argent. Mais tout est chère », se plaint-elle. Pour Jérémie Hounsou, c’est un prêt contracté à la banque qui lui permet chaque année de faire face aux exigences financières de la rentrée. Un ouf de soulagement certes, mais qui ne reste pas sans conséquences. « Je fais chaque année à l’approche de la rentrée un prêt à la banque que je rembourse au cours de l’année. Mais cela augmente chaque année parce que les gens changent de classe. Ce prêt est payable durant 12 mois et est prélevé à la source sur le salaire. C’est pas du tout facile puisqu’il y a d’autres dépenses incompressibles et indépendantes de la rentrée », c’est compliqué s’est-il indigné. Le constat est idem à l’ex Place Lénine à Akpakpa.

Les facteurs liés à la cherté

Pour les uns, c’est la situation de guerre en Ukraine qui serait à la base de l’inflation des fournitures scolaires. Pour d’autres, c’est la crise politique dans la sous-région avec la fermeture de certaines frontières qui sous-tend cette austérité économique. Pour Jacques Aïglo, Revendeur, la cherté des fournitures scolaires n’est pas de la spéculation. A l’en croire, tous les articles que ce soit en gros comme en détail ont connu de hausse de prix.  « Moi, j’importe les sacs à dos de la Turquie. Mais cette année, les sacs que nous payons en gros ont connu une hausse de près de 15%. Voilà que les clients se plaignent et trouvent que c’est cher. En plus, il faut payer les frais de dédouanement et autres. Donc, ce n’est pas de notre faute tout ça », a-t-il fait savoir. Un avis que partage Reine Ahoyo qui trouve que les frais de dédouanement sont devenus trop élevés ces derniers mois. « Si nous devons suivre la plainte des clients, nous ne sommes pas sûrs de vendre les articles au prix d’achat. Je les comprends. Mais, nous ne pouvons pas faire autrement », a-t-elle signifié.

Un véritable casse-tête pour vendeurs et acheteurs. Une évidence, le gouvernement a déjà fixé la date de la rentrée pour le lundi 18 septembre 2023. Chacun se battra comme de beaux diables pour l’assurer à ses enfants. « Je souhaite acheter les fournitures nécessaires dont ont besoin les enfants. Quand ils vont commencer, le reste suivra », a-t-il conclu Clarisse Dègnon. L’adrénaline monte donc et les problèmes n’ont pas encore de solutions.

B.K.