Transversale: Haro sur la gratuité au stade !

En attendant un communiqué officiel sur l’inventaire du drame de samedi 17 juin 2023, suite aux bousculades survenues lors du match Bénin-Sénégal (1-1) pour le compte de la 5è journée des éliminatoires de la Can Côte d’Ivoire 2023, le Chroniqueur s’incline devant la mémoire des disparus. Il présente ses sincères condoléances aux familles éplorées et compatit aux douleurs des rescapés qui subissent encore des soins. Sans chercher la petite bête, il faut mettre les pouces aux entrées gratuites au stade. Loin de moi l’idée de donner une volée aux dirigeants du football et aux autres acteurs connexes. Mais, il est impérieux de garder une poire pour sa soif lorsqu’on organise des évènements de cette envergure. Espérons  l’aboutissement des enquêtes car, ce n’est pas le moment de faire la sainte nitouche. Le Chroniqueur jadis, avait toujours été contre les entrées gratuites dans les stades. Ce n’est pas surtout à cause des bousculades, mais aussi, la valeur qu’on veut donner à un match. Un match officiel de football de l’équipe nationale ne doit jamais être gratuit puisqu’il est d’ailleurs perçu comme le plus grand spectacle du pays. Le football reste la discipline locomotive, capable de drainer un monde fou. Par conséquent, il ne saurait être gratuit à tout bout de champ surtout, lorsqu’on confie sa gestion à des amateurs. Pour un point, le Bénin perdit son âne. Et c’est le bouquet !  Maintenant que l’affaire est dans le sac, il faut un odorat pour sentir les choses. Il est vrai que depuis un certain temps, l’équipe fanion est passée sous les fourches caudines (éliminée par la Sierra Leone pour la Can Cameroun 2021 et éliminée par la RDC pour les barrages de la Coupe du monde Qatar 2022) et peine à faire de bons résultats dans ces éliminatoires. Ce qui a entraîné une certaine désaffection du public sportif. Dans ce pacte contraignant, les responsables ont estimé qu’il faut mettre les entrées gratuites pour reconquérir  le public sportif. Cependant, il fallait mettre les tickets à l’encan pour que, chaque supporter puisse s’octroyer le luxe de le payer ou de le faire offrir par une tierce.  Par le passé, il y avait souvent des actes de philanthropie ou de mécénat concernant les entrées au stade. Sinon, c’est comme si le match n’a aucune valeur. Ceux qui ont les moyens, feront le déplacement. C’est mieux de jouer dans un stade à moitié plein que de vouloir le remplir au prix fort de la vie humaine. Le football béninois semble toucher le fond lorsqu’on décrète des entrées gratuites pour des matches de grandes envergures. Le résultat ne devrait pas empêcher d’anticiper. Le plaisir a un prix. Il faut se donner les moyens de se l’offrir. Que la gratuité soit renvoyée à la semaine des quatre jeudis. Que les joyeux drilles qui en sont les initiateurs soient envoyés à dache. Un produit qu’il faut tout le temps offrir gracieusement, finit par perdre de la valeur. Il ne sera plus vendable même en dehors de la période de promotion. Comme l’enseigne un proverbe Fon: « Si tu prends ton linge propre avec tes ongles, un autre te le soulèvera avec un piquet ». C’est mon avis !