Transversale: Candidat en catimini ?
Pendant que le Maroc et l’Algérie font les tournées des grands ducs pour séduire la planète foot avec leur candidature pour la CAN 2025, le Bénin se met un doigt dans l’œil. Co-organisateur avec le Nigeria, le Bénin a reçu une mission de la CAF qui était aussi au Nigeria le dimanche 2 avril 2023. Aucune action officielle (même pas un point de presse) pour d’abord annoncer cette candidature conjointe du Bénin et du Nigeria pour l’organisation de cette CAN 2025 (retirée à la Guinée pour infrastructures non prêtes. Ndlr). Aucun communiqué officiel pour informer de la visite de la mission d’inspection de la CAF. La bondée, c’est par les médias internationaux que les médias locaux ont été alertés de la présence de la mission au Bénin. Pourtant, c’est une délégation mixte (Ministère des Sports et Fédération Béninoise de Football) qui est allée accueillir les membres de la mission à la frontière de Sèmè-Kraké. Le public sportif béninois et les médias locaux sont alors partagés entre dédain et ignorance. Mais, c’est la huitième merveille du monde à laquelle, ces gens sont habitués de la part des dirigeants du football béninois. La preuve, les dirigeants du sport roi béninois n’avaient pas eu deux sous de jugeote dans cet imbroglio autour du match Rwanda-Bénin comptant pour la 4è journée des éliminatoires de la CAN Côte d’Ivoire 2023. Malgré le cafouillage de la CAF qui avait envoyé plusieurs courriers en 48 heures pour faire jouer ce match à Kigali hors fenêtre FIFA, aucun communiqué officiel pour situer les Béninois qui pensaient avoir le match à Cotonou. La suite, on la connaît. Même la réserve portée par le Bénin pour ce match contre un joueur rwandais qui aurait écopé de deux cartons jaunes et qui devrait de fait, être suspendu pour ce match, est passée sous silence. Aucun acte officiel pour aviser le peuple béninois sur cette réserve. Cependant, c’est au lendemain de ladite visite que la FBF, à travers son Attaché de presse a sorti un communiqué pour jouer au médecin après la mort. Cela va de soi et dénote de l’importance que le Bénin accorde à l’organisation de cette prestigieuse compétition sur le continent. Maintenant, si c’est en mode discret qu’il faut arracher cette co-organisation, alors, l’affaire est désormais dans le sac. A entendre les récents discours du président de la CAF, l’organisation de la CAN sera dorénavant tournante. Donc, après le Cameroun qui avait organisé la dernière édition, la Côte d’Ivoire qui va accueillir la prochaine édition, c’est peut-être le tour du Maghreb qui déploie l’artillerie lourde pour. Ces pays ont pris une bonne longueur d’avance sur leurs concurrents directs (Zambie et Bénin-Nigeria). Jadis, le stade GMK de Cotonou était la grosse attraction. Il a abrité la finale de la Coupe de la Confédération en 2020. Le Niger, le Burkina Faso et même la Côte d’Ivoire ont pris leur Quartier Général au Bénin lors des éliminatoires passées. Aujourd’hui, en dehors de la Côte d’Ivoire qui a réhabilité son stade en le mettant aux normes ; les autres pays, bien qu’ils soient limitrophes au Bénin, préfèrent aller jouer leurs matches à domicile dans le Maghreb. Dans cet aveu contraint, il va falloir garder une poire pour sa soif. Car, comme l’enseigne un proverbe chinois, « Il ne peut pas pleuvoir chez le voisin sans que nous ayons les pieds mouillés ». Et l’information reste un pouvoir, une denrée rare et périssable.