Transversale: Objectif : Mondial 2026 ?
Très enthousiaste, le nouveau sélectionneur du Bénin, Gernot Rohr était le vendredi 10 mars 2023 face à la presse. L’ancien sélectionneur des Super Eagles du Nigeria qui attend de signer un contrat de trois ans avec le Bénin et dont la parole vaut plus qu’une signature a pris le pouls du job. Le « Généreux » sélectionneur qui ne va coûter que la moitié de son salaire (55.000 dollars) au Nigeria sans compter les perdiems de ses assistants a dévoilé une liste de 25 joueurs convoqués pour la double confrontation contre le Rwanda dans le cadre des 3è et 4è journées des éliminatoires Can Côte d’Ivoire 2023. Dans sa volonté de faire avancer le schmilblick, Gernot Rohr a préféré l’ancien capitaine Stéphane Sessegnon (sociétaire de Sirens Fc, Malte) à Marcellin Koukpo (meilleur buteur du CS Constantine, actuel deuxième du championnat algérien). Un paradoxe à la bonne franquette lorsqu’il affirme que Stéphane Sessegnon ne pourra plus être titulaire et ne va jouer que les bouts de matches (10 dernières minutes). Cela va de soi. En recevant une avoinée (3-1 contre le Sénégal et 0-1 face au Mozambique) pour avoir « dormi un peu », le Bénin n’a plus son destin en mains dans ces éliminatoires. Toutefois, il garde intactes, ses chances de qualification. Il doit alors tirer les plans sur la comète et sauter le pas. Mais au-delà d’une hypothétique qualification pour Côte d’Ivoire 2023, le technicien franco-allemand établit un droit d’inventaire de son passage au Nigeria qu’il n’a pas pu qualifier pour la Coupe du monde Qatar 2022. Et pour rebondir, la parade semble être toute trouvée. Il faut à tout prix qualifier le Bénin pour le Mondial 2026. Un objectif que les Béninois pourraient percevoir comme le miroir aux alouettes. Cependant, une qualification pour un Mondial ne se décrète point. Le Chroniqueur ne veut pas jouer les Cassandre et ne fera pas aussi un bœuf. Le Sénégal en 14 mois a gagné 4 trophées continentaux (Can Seniors, Can Beach Soccer, Chan et Can U20) et marche actuellement sur le toit de l’Afrique. Le Maroc a été demi-finaliste de la Coupe du monde Qatar 2022. Tout ceci, n’est pas un effet de hasard. Pour prétendre à ces résultats qui subliment et qui défient toutes concurrences, il faut d’abord une mise en place des fondamentaux. Ensuite, il faut travailler. Avant de décréter une qualification pour la Coupe du monde, le Bénin a besoin de se doter d’une Direction Technique Nationale (DTN), de règlementer le fonctionnement des Centres de formation, d’organiser régulièrement les compétitions des jeunes. A cela, il faut ajouter la formation des formateurs avec le passage des diplômes (Licences A, B, C et D). Il faut également rendre plus compétitif le championnat afin de permettre aux clubs béninois de passer tout au moins les tours préliminaires et permettre de facto aux coaches Béninois de s’asseoir sur le banc. Maintenant, si la Can Côte d’Ivoire relève comme le rocher de sisyphe, qu’on commence par penser à celle de 2025. Ainsi, au bout du rouleau, la qualification pour le Mondial 2026 peut s’offrir comme une cerise sur le gâteau. On ne peut pas avec une main devant, une main derrière, prétendre se qualifier pour une Coupe du monde sans pouvoir faire le minimum. Comme l’enseigne Confucius, « L’ouvrier qui veut bien faire son travail doit commencer par aiguiser ses instruments ». Et le Bénin en a vraiment besoin.
