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Transversale: Les survêtements qui fâchent!

« L’habit ne fait pas le moine ». Toutefois, il permet de le distinguer. Après l’aventure avortée de la Can U20, les Juniors Béninois ont craché au bassinet avant de remettre les survêtements qu’ils ont portés durant leur séjour. Visages fermés, yeux de merlan frit, ils rongeaient leur frein. Une pratique qui flirte avec les limites et qu’il faut bannir à tout prix. Certaines indiscrétions font état de ce que cette habitude date de Mathusalem. Elle s’impose d’ailleurs à toutes les équipes nationales (catégories d’âges U17 et U20, U23 et locale A’) sauf  l’équipe fanion. La Fédération Béninoise de Football (FBF) vient de réaliser la huitième merveille du monde en exigeant aux enfants qui ont gagné leurs éperons de les retourner. Le Chroniqueur se demande, si les maillots portés par les joueurs n’étaient pas floqués en leur nom. Cela sonne comme de l’humiliation lorsqu’on demande à ces jeunes joueurs en qui le nationalisme s’enracine de faire preuve d’originalité. Même si le cycle n’est pas encore terminé pour l’achat d’autres équipements, il n’y a plus d’équipes béninoises qualifiées pour une phase finale pour cette année 2023. Alors, pourquoi les déposséder des survêtements qui ne sont que de simples gadgets ? Doivent-ils se dire qu’ils ont travaillé pour le roi de Prusse en lâchant leur proie pour l’ombre ? En tout bien tout honneur, la FBF doit laisser ces survêtements à ces Juniors en guise de souvenir après cette Can U20. Au lieu de s’accrocher pour des prunes à des équipements qu’il faut recycler et utiliser de façon cyclique, il serait important de posséder un odorat. « Le beau, c’est le vrai bien habillé », dixit Montesquieu.  Dans cet aveu contraint, les dirigeants du football béninois doivent changer de fusils d’épaule. Le fameux problème d’équipementier pour les équipes nationales se pose désormais avec acuité.  C’est le seul moyen pour sauver de la déchéance. Sinon, c’est avilissant en plein 21è siècle de demander aux joueurs de retourner les équipements (maillots, survêtements, etc) qu’ils ont utilisés lors des matches ou des stages. Le Bénin n’est plus à ce niveau. Il est vrai que naguère, on recyclait les maillots.  Jadis, cinq joueurs se partageaient une petite boîte de lait. Mais c’est dans ce même Bénin que de nos jours, on affrète des avions pour les équipes et les délégations. Donc, qui peut le plus, peut le moins.  Cette légende méconnue donne le pouls de blessure qui va certainement laisser des séquelles chez ces jeunes joueurs qui, malgré tout, ont vaillamment défendu les couleurs du pays à ce grand rendez-vous continental. En attendant de continuer de travailler pour atteindre le sommet, la FBF doit cesser de voir midi à sa porte. Elle doit s’atteler à trouver un équipementier pour habiller décemment les différentes équipes nationales afin d’éviter ces cas de frustration. Et comme l’affirme Honoré de Balzac : « S’habiller est un mode de vie ». Et le Bénin en est capable.