Transversale: Ventre affamé !
La fleur au fusil, les dirigeants de clubs qui menaçaient de ne pas jouer le championnat national de football sans les subventions ne sont pas sortis de l’auberge avant de remettre le couvert. A l’envi de faire du pied au gouvernement « Généreux » pour se tirer d’affaire, ils avaient pris des vessies pour des lanternes. Le livre a été un flop. Ainsi, ils étaient obligés de déménager à la cloche de bois pour aller au charbon. Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin, elle se casse. Ils en ont appris à leurs dépens. Le public sportif béninois était tombé des nues lorsqu’il avait appris le report sine die du championnat à format inédit qui écrase la concurrence et qui fait le lit à la médiocrité. Ce report, selon le communiqué de la Fédération Béninoise de Football (FBF) est dû aux subventions de l’Etat non déjà encore disponibles. La mesure était comble, les dirigeants du football béninois doivent tendre l’autre joue. Ils sont dans une obligation contractuelle avec les joueurs et ne doivent pas attendre le gouvernement « Généreux » pour empêcher leur déficit. Le football professionnel obéit à des normes. Le gouvernement en bon samaritain ne saurait servir de bouc émissaire à des dirigeants de clubs pour ne pas payer leurs joueurs. C’est une évidence qu’ils ont besoin de coup de mains de la part de l’État pour tirer parti de son potentiel. Mais, ce n’est pas pour cette raison qu’ils vont faire de chantage et être à couteaux tirés. Les clubs sont créés à des buts lucratifs. Par conséquent, ils ont ce devoir de payer les salaires aux joueurs sans rien attendre du gouvernement. Si l’Etat en voulant les aider a institué ce mécanisme de « Société Sportive » pour leur permettre d’avoir du foin dans les bottes, ils ne doivent pas attendre sous l’orme. Ils se doivent de mettre le pied à l’étrier pour dévoiler une compétence insoupçonnée à leur niveau. On affame les enfants d’autrui sous un pseudo contrat. On ne quittera plus de le l’œil ces dirigeants de clubs qui ne vont pas satisfaire à leurs exigences vis-à-vis de leurs joueurs. Dans cet accord crucial, ils doivent à leur corps défendant, assumer même s’il faut cracher au bassinet. Ce mode opératoire de certains dirigeants de clubs finira par pousser mémé dans les orties. Alors, il serait impérieux de garder une poire pour sa soif. On ne peut pas juste pour une bouchée, assujettir de pauvres joueurs qui ont commis le péché de choisir le football comme métier. Le championnat ne vient que de commencer et leur chemin de croix a déjà commencé. Que peut-on attendre d’un joueur qui n’a pas mangé à sa faim ? Il est temps que ces responsables de clubs cessent de chanter comme une seringue. Les joueurs ne sont pas des esclaves. Si quelqu’un n’a plus les moyens de faire face au professionnalisme, qu’il ouvre le capital de son club et que cesse l’exploitation. Car, le ventre affamé n’a point d’oreilles.
Ambroise ZINSOU