ActualitéNationUne

Débauchages, démissions et intrigues politiques: L’éthique en berne !

(Le système partisan éprouvé)

Les tractations en vue des  prochaines élections législatives de janvier 2023 n’ont pas encore fini de livrer leurs secrets. A chaque semaine suffit son lot de mouvements avec ses corolaires de débauchages, de démissions et d’intrigues politiques.  Une situation qui foule aux pieds l’éthique et met à rudes épreuves la réforme du système partisan.

Dans la course à l’échalote pour les prochaines élections législatives de janvier 2023, le landerneau politique béninois est en pleine  ébullition. La maladie empire afin de boucler le périple d’une élection indécise et qui garde encore tout son suspense. Dans le but d’assurer une survie politique le mercato s’anime et s’enflamme. La kermesse politique défie l’éthique et déchaîne les passions. Tous les coups sont bons, il n’y a plus de places pour des strapontins. Le jeu en vaut vraiment la chandelle puisqu’il faut jeter la poutre aux yeux  responsables et autres dirigeants pour se faire une place. Dans cette obligation contractuelle, des jeux politiques se font et se défont en dépit de la morale. Le paysage politique est en pleine recomposition avec des histoires extraordinaires peu connues. Aujourd’hui, on flirte avec les limites de la déchéance. Sinon, comment comprendre qu’avec la réforme du système partisan tant prônée et mise en œuvre par le président Patrice Talon, on assiste encore à ces jeux politiques autrefois décriés. On se croirait encore à l’époque du multipartisme intégral des années 90 après la Conférence nationale des forces vives de la Nation. A défaut de créer d’autres partis qui poussaient tels des champignons, on assiste à des actes peu orthodoxes de débauchages, de démissions et d’intrigues politiques pour « affaiblir » ou « renforcer » tels ou tels regroupements politiques. Ainsi, les deux chapelles politiques (le Bloc Républicain Br et l’Union Progressiste Le Renouveau)  soutenant les actions du Chef de l’Etat et qui partagent l’Assemblée nationale constituent les têtes de gondole. En donnant le pouls de regroupement, Up Le Renouveau semble déclencher une passion humaine chez certains politiciens. Dans un sens comme dans l’autre, on note une ruée d’acteurs ou de personnalités politiques vers ces deux blocs. Dans cette effervescence, on assiste à la danse des gamètes d’objection de principe. L’appartenance à un bloc n’est plus le fait d’une idéologie politique mais relève plutôt d’un suivisme ou d’un éventuel positionnement de certains pour rebondir.

La morale est à terre

En réduisant le nombre de partis oui regroupements politiques, le législateur semble réglé le problème de transhumances ou de vagabondages politiques. Mais dans la pratique, on n’en est loin lorsqu’on sait que les vieilles pratiques ont la peau dure et les personnages sulfureux  ont repris du service. Le constat est triste et met en difficulté cette éthique politique chèrement acquise et qui devrait faire école. La mise sous éteignoir des principes sacrosaints ne permet plus de tirer parti de cette réforme du système partisan qui avait pourtant balisé le chemin pour un militantisme célèbre au sein  des partis politiques. Cette posture met désormais les hommes politiques à couteaux tirés et suscite une certaine lassitude. Seule la fin pourra justifier les moyens.

Ambroise ZINSOU