Jeux d’alliances politiques sous la Rupture: Déjà la désobéissance ?
La recomposition du paysage politique du Bénin enflamme le mercato et affole les compteurs. A moins de cinq mois des élections législatives, les jeux des alliances et autres démissions foisonnent mettant ainsi à rudes épreuves la réforme du système partisan. Une posture qui pourrait emmener certains acteurs politiques à désobéir au président Patrice Talon qui est à son supposé « deuxième » et dernier mandat.
La mesure est comble. La kermesse politique s’anime. Le jeu est désormais ouvert et le marché politique dans une obligation contractuelle veut conserver la ligne pour avoir le dessus du panier. La réforme du système partisan est en proie à une crise morale et de survie. A quelques mois des élections législatives de janvier 2023, les jeux des coulisses se font pour ne pas conspirer une perte. En donnant le pouls des alliances et des fusions politiques surtout en ce mois d’août 2022 avec la naissance du parti Up-Le Renouveau ; fusion née entre le Parti du Renouveau Démocratique (Prd) et l’Union Progressiste (Up), les différents acteurs politiques à couteaux tirés. La danse des gamètes au sein de la mouvance présidentielle rebat les cartes. Seuls les plus habiles pourront se frayer un chemin pour se retrouver au Palais des gouverneurs de Porto-Novo. Dans cette course à l’échalote, les jeux de chaises musicales se font et se défont au niveau des chapelles politiques soutenant les actions du président Patrice Talon. Maître à bord et disposant encore les cartes, le chef de l’Etat Patrice Talon sera appelé à opérer des choix laborieux. Outre le mariage Up-Prd, le Bloc Républicain et les autres partis soutenant la mouvance présidentielle sont dans une tourmente en attendant une éventuelle accalmie. Les soubresauts observés de part et d’autres dénotent de ce que chacun joue sa survie politique pour une législative de transition. Toutefois, il serait trop tôt de prédire ce qui pourrait advenir de ces actes et actions qui se posent.
La désobéissance ?
A l’allure où vont les choses, chacun voit midi à sa porte et foule aux pieds les principes sacrosaints de la réforme du système partisan. De facto, les politiciens risquent de désobéir aux exigences du président Patrice Talon. En déliquescence avec les aspirations des partis politiques de provenance ou d’appartenance, ces hommes politiques vont se livrer des guerres sans messie surtout que le mandat du chef de l’Etat tire vers sa fin. N’étant plus une perspective, ils seront prêts à désobéir pour ne pas subir une baisse. Les couleurs sont donc annoncées dans cet accord crucial pour désobéir non seulement à la discipline du groupe mais aussi aux injonctions du chef de l’Etat. Dans ce paysage familier souvent observé en fin de mandat, le président Patrice Talon doit garder une poire pour sa soif car, les intérêts personnel et égoïste sont au-dessus de l’intérêt de la nation pour ces politiciens véreux. Seul capable de redistribuer les cartes, le chef de l’Etat doit aller au diable vauvert pour opérer les bons choix.
Ambroise ZINSOU