Recomposition du paysage politique du Bénin: Danse des gamètes à la mouvance
(L’opposition tire sa flemme)
Pendant que l’opposition est en train de paresser à moins de cinq mois des élections législatives de janvier 2023, c’est la danse des gamètes à la mouvance présidentielle. Les alliances, les ralliements et pourquoi pas des démissions constituent le cocktail qui fait animer le mercato politique béninois.
A quelques mois des législatives de janvier 2023, le landerneau politique béninois est en pleine mutation. La kermesse politique bat son plein avec des actions diverses et variées. C’est le branle-bas au sein des partis soutenant les actions du président Patrice Talon. Des alliances aux ralliements en passant par les démissions, la recomposition du paysage politique s’enracine. Plusieurs actions sont enclenchées pour aborder la dernière ligne droite des législatives.
C’est l’Union Progressiste (Up) qui annonce les couleurs en officialisant ses fiançailles avec le Parti du Renouveau Démocratique (Prd). L’arc-en-ciel, emblème des « Tchoco Tchoco » supplante désormais le « Baobab » dirigé désormais de mains de maître par le président Joseph Djogbénou pour renchérir le partenariat. In fine, quelques démissionnaires du Bloc Républicain (Br) migrent vers ce regroupement. Telle une jolie fille, «Up-Le Renouveau » est fortement courtisée par des acteurs et mouvements politiques. Cette alliance entre ces deux partis sonne le glas de certains ténors qui sont contraints à une retraite anticipée. Dans le but de renouveler le personnel politique, la jeunesse monte en grade dans cette sphère politique. Les vieux briscards (Bruno Amoussou, Kolawolé Idji, Mathurin Coffi Nago, Adrien Houngbédji) déjà absents à cette 8è législature seront rejoints par d’autres « Anciens » qui ne feront plus partie de la prochaine législature. Ainsi, la classe politique fait sa toilette avec une jeunesse qui aura à prouver une fois aux commandes.
De l’autre côté, c’est le Bloc Républicain qui fait la dure expérience des démissions. Très éprouvée, ce regroupement politique soutenant les actions du président Patrice Talon se vide de plus en plus de son contenu. Après la séparation avec l’Udbn, le parti du Secrétaire National Exécutif (Sen), Abdoulaye Bio Tchané a encore enregistré d’autres départs et pas des moindres. Le ministre Jean Michel Abimbola qui avait rompu ses amarres avec le Cheval cabré saute chez les amis d’en face. Il en est de même pour l’ancienne maire d’Adja-Ouèrè, Karamath Fagbohoun qui pose ses valises au sein du Prd. Il revient alors au Sen Abdoulaye Bio Tchané de remobiliser sa troupe car, janvier 2023 n’est plus loin.
L’opposition paresse
Pendant qu’on note une hyper activité de la mouvance sur le terrain, l’opposition sommeille encore. Dans cette course à l’échalote qui s’annonce âpre, les partis de l’opposition continuent de bayer aux corneilles. Aucune action visible sur le terrain politique déjà occupé depuis trois élections par les partis de la mouvance présidentielle. Ils compteraient certainement sur un hypothétique vote sanction pour rebondir. Ils sont transparents sur le terrain. Une posture qui n’augure pas d’un lendemain meilleur pour eux. Non seulement ils n’auront pas de moyens financiers pour rivaliser d’ardeurs avec leurs adversaires, mais aussi auront-ils de mal à convaincre l’électorat qui leur est déjà hostile. Donc, s’ils ne savent s’y prendre, ils risquent de passer sous les fourches caudines.
Ambroise ZINSOU