62è anniversaire de l’accession du Bénin à la souveraineté internationale: Enfin, la cohésion nationale !
*Présence de Soglo et Yayi
*L’opposition associée à la fête
*Des grincements de dents subsistent
Le Bénin a commémoré le lundi 1 er août 2022 le 62è anniversaire de son accession à la souveraineté nationale et internationale. Cette célébration est marquée d’un saut particulier et dénote d’une cohésion nationale qui s’installe. Le nationalisme s’enracine désormais avec la présence remarquée des anciens présidents de la République Nicéphore Dieudonné Soglo et Thomas Boni Yayi. L’opposition radicale (Les Démocrates) a également été invitée à assister au défilé militaire et paramilitaire entrant dans le cadre de ce 62è anniversaire.
Le pas décisif vers la décrispation politique au Bénin semble être amorcé. En témoigne la célébration du 62è anniversaire de l’accession du Bénin à la souveraineté nationale et internationale. Pour cette célébration du lundi 1er août 2022, les petits plats ont été mis dans les grands afin de garantir une cohésion nationale au peuple béninois. Le président Patrice Talon a ratissé large pour associer toutes les composantes de la République à cette fête riche en couleurs qui s’est déroulée devant la statue des Amazones sur le boulevard des Armées, la place qui abrité le premier défilé de 1960. A cette commémoration, les anciens chefs de l’Etat, les partis de l’opposition et surtout le parti de l’opposition radicale (Les Démocrates) a, malgré ses exigences, répondu présent à l’appel du président Patrice Talon. Une synergie qui renvoie une très belle image à l’extérieur et dénote d’une accalmie relative de la situation politique délétère dans le pays.
Présence de Soglo et Yayi
En contact physique depuis quelques mois après un temps de froid, les anciens présidents Nicéphore Dieudonné Soglo et Thomas Boni Yayi ont repris le dialogue avec leur homologue Patrice Talon. Leur présence à ses côtés relance le partenariat qui sera bénéfique au pays et va participer à la cohésion nationale. Malgré Leady Vinagnon Soglo en exile, le président Nicéphore Dieudonné Soglo ne cesse de multiplier ses contacts avec le président Patrice Talon. Depuis l’exposition des 26 trésors royaux au Palais de la Marina où Hercule était présent aux côtés de son jeune frère, l’ancien président Soglo reste de plus en plus proche de Talon. Ce qui montre que les rapports entre les deux hommes sont désormais au beau fixe. Il en est de même pour l’ancien président Thomas Boni Yayi qui a été choisi pour la médiation en Guinée. Un rapprochement qui réchauffe les relations entre le prédécesseur et le successeur.
L’opposition invitée à la fête
Invité à cette commémoration, le parti « Les Démocrates » se réclamant de l’opposition radicale n’a pas craché sur le morceau. Le parti dirigé par l’ancien député Eric Houndété a saisi la balle au bond pour ne pas se faire compter l’histoire. Dans un communiqué à l’endroit de leurs militants, ils ont donné les raisons qui motivent leur présence à ce défilé du 1er août 2022. Toutefois, ils ont fait certaines exigences notamment celles liées à la libération de deux « emblématiques » opposants. Il s’agit de l’ancien ministre Rékiatou Madougou et du Professeur Joël Aïvo qui sont respectivement condamnés à 10 ans et 20 ans de prison. Pour le parti « Les Démocrates », la libération de certains opposants emprisonnés pour le compte des violences post électorales des législatives de 2019 et celles de la présidentielle d’avril 2021 ne comble pas encore les attentes. Cette chapelle politique de l’opposition exige entre autres la libération de ces figures de proue écrouées en prison. Ce qui n’a pas empêché leur participation aux activités entrant dans le cadre de cette célébration du 62è anniversaire.
Des grincements de dents subsistent
Malgré cette cohésion apparente, des grincements dents subsistent. Pour certains dont le président Nicéphore Soglo, le président Patrice Talon devra œuvrer pour un retour au calme total dans le pays. Et ce retour au calme doit se traduire par la libération de ceux qu’on considère tels des « prisonniers politiques » et le retour sans conditions des exilés politiques. Une doléance qui ne reçoit pas encore un écho favorable auprès du président Patrice Talon qui l’avait d’ailleurs martelé devant le président français Emmanuel Macron en visite au Bénin la semaine écoulée. A en croire Patrice Talon, ceux-là qu’on qualifie de « prisonniers politiques » doivent répondre de leurs actes. Qu’ils soient prisonniers ou exilés, chacun devra répondre des faits qui lui sont reprochés. Néanmoins, il ne ferme pas la porte à une éventuelle amnistie.
Ambroise ZINSOU