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Transversale: Une faillite collective ?

La maladie empire,  le jeu en vaut désormais  la chandelle. Passé sous les fourches caudines après les éliminations à la Can Cameroun 2021 et pour les barrages de la Coupe du monde Qatar 2022, le football béninois attaque une nouvelle pente. Après deux défaites des Écureuils du Bénin (3-1 contre le Sénégal et 0-1 face au Mozambique) en autant de sorties pour le compte des première et deuxième journées des éliminatoires de la Can Côte d’Ivoire 2023, la parole semble être libérée. Qu’elles soient officielles ou officieuses, le public sportif en a pris plein les yeux en ce qui concerne les déclarations. In fine, c’est le président de la Fédération béninoise de football (FBF), Mathurin de Chacus qui saute d’ailleurs le pas. Le chantre du « Football Nouveau Départ » s’en moque comme de l’an quarante en déclarant urbi et orbi « … Nous assumons tous, parce que nous n’avons  jamais été sérieux au niveau du football au Bénin… ». La mesure est tellement comble au point où, certains membres du bureau exécutif de la FBF qui étaient au stade de l’Amitié Général Mathieu Kérékou au soir de cette cinglante défaite face au Mozambique sont également sortis de leurs gonds. De facto, les langues se délient. Groggys, ils n’ont pas manqué d’égrener le chapelet des clubs béninois de la Super Ligue Pro qui peuvent mieux jouer que cette « équipe nationale » ; et qui sont capables de rivaliser d’ardeurs avec ces joueurs mozambicains. Des déclarations fleuves qui n’apporteront rien aux débats puisqu’ils font partie du Comex de la FBF et sont sensés donner leur point de vue à l’interne. Cependant, ils préfèrent jouer aux « politiquement corrects » parce qu’ils veulent toujours se maintenir lorsqu’on sait  qu’on est à deux mois des prochaines élections à la FBF. Une attitude hypocrite telle le fil à couper le beurre. Mais, c’est Fabien Farnolle, ancien gardien de but des Écureuils du Bénin qui va donner le pouls de l’ambiance délétère qui règne dans le groupe. C’est une lapalissade d’affirmer aujourd’hui qu’il existe une guerre larvée au sein de l’équipe A des Écureuils du Bénin. L’accalmie relative observée lors des éliminatoires de la Coupe du monde Qatar 2022 n’est qu’un ange qui passait. Chasser le naturel, il revient au galop. « … J’avais essayé de le dire avec mes mots après notre défaite en Guinée, mais l’énervement et la déception n’avaient pas rendu mon message clair ! Depuis 2019, plusieurs de nos joueurs font passer leurs intérêts avant la sélection, mènent des vendettas etc… et sur les réseaux au lieu de se faire petit et repartir au travail », s’est-il lâché. Alors, il est impérieux d’éviter de conspirer une perte  à cette équipe qui est dans la tourmente. « La seule confrontation qu’il peut y avoir aujourd’hui dans ce groupe, n’est pas les jeunes Vs les anciens, mais une guerre contre les comportements égoïstes, l’indiscipline et le manque d’altruisme ! », s’est exclamé l’ancien gardien de but de BB Erzurumspor. Des morceaux choisis pour en toucher un mot à certains de ses partenaires et passer un savon sur les « indélicats ». Heureusement que l’espoir est désormais permis chez les U20 déjà qualifiés pour le prochain Championnat d’Afrique junior, Egypte 2023 et une autre lueur d’espoir se profile aussi à l’horizon chez les U17 afin de conjurer le mauvais sort chez les fanions. La bondée, c’est le Secrétaire général adjoint et porte-parole du Gouvernement qui  invite les supporters à « prier » avec Moussa Latoundji, le sélectionneur intérimaire. Comme quoi, la faillite a atteint tous les niveaux. Seul, le  président Patrice Talon à qui il faut tenir les pieds chauds, mérite des lauriers pour avoir consenti des investissements gigantesques pour cette discipline qui devrait servir de locomotive. Et comme l’affirme Jean-Marie Pelt « Peindre, sculpter, écrire, composer des hymnes, des opéras, des élégies, c’est montrer à la mort sa faillite ». C’est mon intime conviction !

Ambroise ZINSOU