Can 2023/Match Bénin-Mozambique: 0-1: Les coulisses de la défaite
*Des pratiques rétrogrades à bannir
*Pas de « Yovo » à la tête de l’équipe
*La guerre des clans
Battus (1-0) par les Mambas du Mozambique pour le compte de la deuxième journée des éliminatoires de la Can Côte d’Ivoire 2023, les Écureuils semblent hypothéqués leurs chances de qualification. Avec deux défaites d’affilée, Moussa Latoundji et ses poulains doivent panser leur plaie afin de colmater les brèches pour une éventuelle qualification. Suite à cette inédite défaite, il est important voire impérieux de faire un tour dans les coulisses.
L’éléphant annoncé est arrivé avec un pied cassé. Très attendus le mercredi 8 juin 2022 après la débâcle (3-1) à Dakar le samedi 4 juin 2022 lors de la première journée des éliminatoires de la Can 2023, les Écureuils du Bénin qui devraient battre le Mozambique pour rebondir dans le groupe L sont passés à côté de la plaque. A l’arrivée, Moussa Latoundji et ses poulains ont courbé l’échine (1-0) devant des Mambas du Mozambique très déterminés à Cotonou. Pendant qu’une victoire au cours de cette rencontre suffirait aux Béninois pour se repositionner dans ce groupe L largement dominé par les Lions de la Téranga, Champions en titre de la Can Cameroun 2021, les fruits n’ont pas tenu la promesse des fleurs. L’équipe béninoise a été malmenée par son homologue qui était à Cotonou en conquérant. Au terme d’une rencontre outrageusement dominée par les visiteurs, les locaux ont juste constaté les dégâts. Au terme des 90 minutes, les Écureuils du Bénin ont broyé du noir avant de voir le rouge. Le Mozambique (4 points), grâce à son seul but a pris l’avantage de la rencontre et se repositionne dans ce groupe L en tant que dauphin du Sénégal (6 points). Une défaite qui ouvre la brèche aux faits et gestes qui ont précédé cet échec retentissant chez les Écureuils du Bénin.
Des pratiques rétrogrades à bannir
Pour gagner un match des éliminatoires à domicile, même si cela relève d’un parcours de combattant, tous les moyens sont bons pour y arriver. Et dans cette course à l’échalote, certaines personnes, pour trouver leur compte se mettent les bâtons dans les roues. Pour ce match de la deuxième journée contre le Mozambique, des individus supposés être renseignés d’un fait contre le Bénin ont voulu, à travers certaines pratiques modifier le cours de la rencontre. Et pour y parvenir, une certaine pratique serait indiquée. Mais les choses ne se passent plus comme auparavant, il fallait une certaine pratique afin de conjurer le mauvais sort. Même si cela relève de la superstition, ces genres de pratiques qui avaient cours dans un passé récent ne sont pas à encourager car, le football est universel et le ballon roule pour tout le monde. En faisant obstacle à cette pratique qui sort du réel, certains responsables de la chaîne de l’organisation de ce match et d’autres individus ont eu maille à partir. Ainsi, ils ont été empêchés d’avoir accès au stade pour leur sale besogne. Le comble, ces acteurs qui se sont opposés à cette pratique ont été pris pour des apatrides et doivent subir une fatwa de la part des gouvernants. Il est à juste titre utile d’œuvrer afin de bannir ces genres de comportements de certains responsables de la chaîne qui estiment qu’un match de football peut se gagner via ces pratiques.
A cela, il faut ajouter la désunion entre les membres du Comité exécutif de la Fédération béninoise de football (Fbf). Depuis plusieurs mois, le courant ne passe plus entre tous les membres. Si pour certains il est important de revoir les choses, pour d’autres, il faut foncer droit même s’il faut aller dans le mur. C’est juste une amitié de façade qui s’observe au sein de la famille de football puisque des gens frustrés, continuent de ronger leur frein. En somme, le ver est aussi dans le fruit.
Un « Yovo » à la tête de l’équipe ?
Après deux défaites, même si les chances de qualification sont compromises, il n’est pas opportun de recourir à un sélectionneur « Blanc » pour le reste des éliminatoires. En effet, nous avons toujours tendance à croire que nous n’avons pas les meilleures compétences en Afrique pour certains jobs. DE facto, nous faisons appel à des compétences extérieures notamment celles des « Blancs » pour nos ambitions. Il est vrai et évident que le Bénin n’est pas encore totalement éliminé de ces éliminatoires de la Can Côte d’Ivoire 2023. Néanmoins, pour le reste de ces éliminatoires, faut-il aller chercher un « Sorcier Blanc » pour un éventuel miracle ? Il est de notoriété publique que les sélectionneurs africains sont aussi capables de réaliser des miracles pour leur équipe nationale. La preuve, les deux dernières Can (Egypte 2019 et Cameroun 2021) pont été respectivement remportés par l’Algérie et le Sénégal qui avaient à leur tête des coaches « Noirs », c’est-à-dire « Locaux ». Donc, l’expérience a montré que les « Africains » sont aussi capables de réaliser des exploits ou de faire des miracles. Et Djamel Belmadi et Aliou Cissé l’ont si bien prouvé. Ainsi, le problème du football africain aujourd’hui n’est point question de « Sorciers Blancs », mais de valeurs intrinsèques qui peuvent aider à atteindre les résultats. Après ces deux défaites, on a tendance à revivre la nostalgie de l’ancien technicien des Écureuils du Bénin qui ne développe pas un jeu plaisant, mais qui déjoue les plans des équipes adverses. Aujourd’hui, Moussa Latoundji, le sélectionneur intérimaire est perçu tel un général sans troupe. La faute revient aux organes dirigeants du football béninois, qui n’ont pas su trouver le juste milieu pour mettre le coach en confiance. Sinon, comment comprendre qu’un sélectionneur de l’équipe nationale ne puisse avoir un contrat en bonne et due forme avec un staff technique bien étoffé selon les normes. La promesse faite à l’ancien adjoint de Michel Dussuyer et capitaine des Dragons du Bénin, c’est de réussir d’abord les deux matches des deux premières journées des éliminatoires. Un contrat surréaliste qui ne met pas le sélectionneur en confiance et qui l’oblige à aller de coq à l’âne. Le staff technique actuel de l’équipe nationale est le plus famélique selon les standards. Moussa Latoundji, seul entraîneur, Jonas Bidé et Fabien Farnolle entraîneurs des gardiens, Roger Propos appelé en rescousse pour la préparation physique, Stéphane Sessegnon, accompagnateur ou apprenti préparateur physique. Tout ça dans un mauvais casting puisque dans la réalité, on a vu Moussa Latoundji, seul face à son destin au moment où il a besoin des conseils d’un adjoint.
Au regard de tout ce qui précède, il serait indécent d’aller chercher un « Yovo » à qui il faut payer des salaires mirobolants (haut de gamme) pendant que le local qui détient une fibre patriotique est « maltraité ». La tendance aujourd’hui n’est plus un sélectionneur « Yovo ». Ce qui est important, c’est de réorganiser le football autrement avec des objectifs précis afin de relever les défis. Même si Latoundji devrait laisser le tablier, il va falloir procéder à une prospection interne et de trouver l’oiseau rare pour le job. Sans quoi, les mêmes causes produiront les mêmes effets.
La guerre des clans au sein de l’équipe
Telle une lapalissade, la guerre des clans est désormais une triste réalité au sein de l’équipe nationale du Bénin. Il faut mettre de côté l’hypocrisie et trouver une solution définitive à ce mal qui ronge à petit coup la cohésion et l’harmonie au sein du groupe. L’état d’esprit, la cohésion, la sérénité et surtout l’harmonie au sein d’un groupe de surcroît une équipe de football sont des éléments qui garantissent la victoire. C’est un doux euphémisme de dire qu’au sein de l’effectif des Écureuils du Bénin qu’il y a une véritable guerre des clans. IL s’agit d’une rivalité entre les « Nationaux » et les « Binationaux » qui « tue » à petit coup l’équipe. Aujourd’hui, certains joueurs se sentent plus « autochtones » que d’autres. Ainsi, ils doivent se sentir « supérieurs » que les autres. Ce qui met en péril le vivre ensemble au sein de l’équipe nationale. C’est de manquer de dire la vérité lorsqu’on fait croire qu’il règne une très bonne ambiance au sein de l’équipe nationale du Bénin. Certains joueurs sont même en train de ne plus vouloir revenir en équipe nationale à cause de ces comportements. Certains estiment même que le départ du sélectionneur Michel Dussuyer est l’œuvre de certains de ces joueurs. Ce qui fait que d’autres trouvent des subterfuges pour ne pas répondre aux convocations du sélectionneur. Le mal s’empire, la mesure est comble. Donc, il est important voire impérieux de recoller les morceaux car, une maison divisée entre elle-même est vouée à l’échec. Ainsi, l’équipe a besoin d’un lavage de cerveau chez les joueurs afin que reviennent la paix, la cohésion et la concorde. C’est un facteur déterminant pour des prochaines victoires.
Ambroise ZINSOU