Obsèques du roi de Savalou Gandjègni Awoyo: Hubert Gbaguidi dénonce leur exclusion
(Il s’insurge contre un passage en force)
Les cérémonies funéraires du défunt roi Gandjegni Awoyo Gbaguidi XIII ne font pas l’unanimité dans la ville des Soha à Savalou. En toile de fond, les parents biologiques du défunt roi s’insurgent contre leur exclusion dans le choix des dates desdites obsèques. Ainsi, Hubert Gbaguidi, Frère aîné est sorti de son silence pour porter la voix de la grande Gbaguidi qui s’y oppose. Une situation qui porte les germes de division et de tension si le consensus n’est pas trouvé.
Que se passe-t-il dans la cité des Soha ? Difficile de le dire. Mais une évidence. A Savalou, les obsèques du défunt roi Gandjegni Awoyo Gbaguidi XIII ont du plomb dans l’aile. Alors que la date du 11 juin 2022 a été retenue par certains pour le début des obsèques du roi défunt, la famille biologique du défunt s’y oppose. Hubert Gbaguidi, frère aîné du roi défunt de Savalou est sorti du silence pour dénoncer ce qui se passe au sein de la grande famille Gbaguidi. « Il se passe des choses au sein de ma famille qui ne m’agrée pas », a-t-il martelé. Et il a décidé de faire cette sortie pour que « tous les enfants Gbaguidi des quatre lignées que ce soit à l’intérieur qu’à l’extérieur puissent » entendre et comprendre ce qui est entrain de vouloir se passer au niveau de la grande famille.
Il s’insurge contre « la brutalité avec laquelle les gens veulent forcer les cérémonies du roi défunt ». Hubert Gbaguidi estime que le choix de la date des obsèques du défunt roi devrait se faire en collaboration avec sa famille biologique. Mais, au niveau de la grande famille, ça n’a pas été le cas. « On est en train de tordre le coup à l’histoire », précise-t-il. Cette date a été choisie « sans nous associer, frères et sœurs de feu dada Gandjêgni, ni ses enfants ni ses femmes ». Ceci, parce que certains veulent précipiter l’entrée de quelqu’un de leur choix. Ils l’ont déjà présenté.
« L’affaire a fait du bruit et a atterri au tribunal. Le dossier est toujours pendant devant la justice. Malgré cela, ils font du forcing pour pouvoir faire les cérémonies du roi défunt et installer leur choix. Ce qui n’est pas du goût d’une partie de la lignée qui doit en principe désigner le prochain roi », relate Hubert Gbaguidi. « Nous leur avons dit que nous autres nous ne sommes pas encore prêts », a-t-il indiqué. Il informe qu’un tissu a été même imprimé sans consulter la famille, les femmes et les enfants du défunt roi.
Un obstacle majeur
En dehors du fait que l’affaire soit pendante devant la justice, il y a un autre obstacle. C’est un obstacle à la tenue des cérémonies du roi défunt. Le frère aîné de feu Gandjegni Awoyo renseigne qu’il y a la situation actuelle au niveau du clan Djetto. « C’est ce clan qui amène le tam-tam qu’on appelle ‘’Gbéhoun’’ pour les cérémonies du roi défunt au niveau du royaume », confie-t-il. Il relève qu’il ne peut le faire sans l’autorisation du chef du clan. Mais, « actuellement, ce clan a perdu son chef et tant qu’ils ne finissent pas les cérémonies du chef défunt et ne procèdent à la désignation d’un nouveau chef, le tam-tam en question ne peut pas sortir ». Les cérémonies du défunt chef du clan Djetto commencent à partir du 3 septembre 2022. Selon Hubert Gbaguidi, ces cérémonies durent au minimum quarante-cinq jours.
Une lignée divisée
En réalité, Hubert Gbaguidi pense que certains ont déjà fait leur choix et veulent l’imposer. Il relève que dans la propre lignée où devrait être désigné le prochain roi, il y a deux clans aujourd’hui. Le clan qui a déjà effectué son choix est en train de faire sa supercherie. L’autre clan « a dit non, ça ne peut pas se passer ».
La procédure de désignation
Concernant la procédure normale de désignation du nouveau roi, le sage indique qu’elle « est simple ». Il explique que quand le roi décède, il faut l’installation d’une régence. A son tour, la régence fait installer rapidement un bureau qui lance l’appel à candidatures. Dès qu’il reçoit les candidatures, le bureau fait une assise pour étudier les dossiers et choisir par consensus un prétendant au trône. Après ça, il y a les cérémonies du roi défunt qui doivent pouvoir commencer. Parce que le prétendant choisi par le bureau doit prendre part aux premières cérémonies du roi défunt. C’est après les cérémonies du défunt roi que se fait l’intronisation du nouveau roi.
B.K.