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2è journée des éliminatoires Can Côte d’Ivoire 2023: Le Mozambique punit le Bénin !

*La qualification hypothéquée ?

*La refonte du football nécessaire

*Haro sur les violences

Alors qu’ils devraient se remettre de la débâcle (3-1) de Dakar face aux Lions du Sénégal lors de la première journée de ces éliminatoires de la Can Côte d’Ivoire et rebondir devant les Mambas du Mozambique à Cotonou, les Écureuils du Bénin ont été surpris (1-0) mercredi dernier dans le cadre de la deuxième journée des éliminatoires de la Can Côte d’Ivoire 2023. Une cuisante défaite qui complique les chances de qualification des Rongeurs béninois qui étaient absents lors de la dernière Can au Cameroun.

Battre le Mozambique et rebondir dans ce groupe L dominé par le Sénégal (6 points) à l’issue de la deuxième journée des éliminatoires de la Can Côte d’Ivoire 2023. Tel est l’objectif du sélectionneur intérimaire Moussa Latoundji et de ses poulains. Mais à l’arrivée, la hargne de vaincre a tôt fait de tourner en dérision ce mercredi 8 juin 2022 dans l’antre du stade de l’Amitié Général Mathieu Kérékou de Kouhounou. Dans cette rencontre outrageusement  dominée par les Mambas du Mozambique (56% contre 44%) comptant pour la deuxième de ces éliminatoires Can 2023, les Écureuils du Bénin ont présenté les armes. Le capitaine Khaled Adenon et ses coéquipiers ont tenu que le temps d’un feu de paille. Le système de jeu (4-4-2) mis en place par le sélectionneur adjoint de Michel Dussuyer a été grippé par un 3-4-3 de Queriol Conde Junior. Dans un jeu totalement approximatif, les Écureuils du Bénin confondent vitesse et précipitation en se laissant malmenés sur le côté gauche par un très remuant Renildo Mandava. Un côté gauche qui va laisser venir le danger après la demi-heure de jeu. Dans une action de contre-attaque conduite par Renildo, le latéral droit du Bénin Melvyn Doremus va se retrouver seul entre deux adversaires. La passe en crochet de Renildo va retrouver Stanley Rafito qui va mettre Adenon et Verdon dans le vent avant de mettre Geny Catamo sur orbite. Celui-ci d’une frappe du gauche ne va laisser aucune chance à Saturnin Allagbé très hésitant dans les buts. Après ce but marqué à la 38è minute de jeu, les locaux continuent de croire mais n’y arrivent pas jusqu’à la pause.  De retour des vestiaires, les Écureuils ont semblé afficher une bonne mine pour revenir au score. Mais cela de courte durée puisqu’après avoir fait le dos pendant une quinzaine de minute, les Mambas du Mozambique ont repris le jeu à leur compte. Les remplacements effectués par Moussa Latoundji désorienté ne vont compter que pour du beurre car, malgré la volonté, la hargne de vaincre, ses poulains vont manquer de tacts et de finesse. Le score ne va plus changer jusqu’au coup de sifflet de l’arbitre nigérian Joseph Odey Ogabor. Les Écureuils concèdent ainsi leur deuxième défaite  d’affilée dans ces éliminatoires pour la Can Côte d’Ivoire 2023.

La qualification hypothéquée ?

Malgré les deux défaites, les Écureuils du Bénin gardent encore leurs intactes pour se qualifier. Toutefois, la bataille sera rude et âpre. A l’issue de cette deuxième journée, le Bénin est dernier du groupe L avec 0 point. Le Sénégal, leader du groupe compte 6 points suivi du Mozambique 4 points. Alors, le tournant décisif de la qualification se jouera sur les rencontres de la 3è et 4è journée qui vont se jouer dans l’intervalle de 4 jours. Et pour ces deux rencontres, le Bénin affrontera le Rwanda qui compte lui 1 point. Ainsi, il faut rentrer dans des calculs d’épicier. En cas de victoire en aller et retour face au Rwanda, le Bénin se relance dans le groupe. En cas de victoire du Sénégal sur le Mozambique en aller et retour, le Bénin passe devant le Mozambique et prendra la deuxième place. Il restera alors les matches de la 5è et de la 6è journée. Le Mozambique va accueillir le Rwanda pendant que le Bénin jouera le Sénégal. En cas de victoire de chaque côté, le Bénin restera toujours devant  le Mozambique. Alors, tout se jouera lors de la dernière journée. Le Bénin pourrait se retrouver dans le schéma des rencontres face à la Sierra Leone ou à la Rdc où, un match nul ou une victoire lui ouvrirait les portes de la qualification. Maintenant, c’est sans compter avec les aléas du parcours. Autrement dit, le Bénin n’a plus son destin en mains pour la suite de ces éliminatoires. Néanmoins, tout est encore possible.

Nécessité de refondre le football béninois

Pour s’être passé sous les fourches caudines, le football béninois a besoin d’une vraie refonte. Il s’agira d’une organisation soigneusement pensée qui sera mise en place pour le sortir des gangs de l’improvisation, de la navigation et de l’amateurisme. Ce ne sont pas des incantations, mais c’est la triste réalité. En effet, après les échecs cuisants des éliminatoires de la Can Cameroun 2021 et de la Coupe du monde Qatar 2022, les responsables (ministère et Fbf) en charge du sport roi béninois devrons s’asseoir et trouver le mécanisme afin d’une thérapie de choc. C’est vrai que Michel Dussuyer a été débarqué de la tête de l’encadrement technique qui a fini par être confié à son adjoint Moussa Latoundji qui joue le rôle d’intérimaire.  Mais cela ne suffit pas pour continuer avec les mêmes erreurs. Aujourd’hui, c’est un doux euphémisme de dire que le Bénin ne dispose pas d’une équipe nationale fanion compétitive. Donc, on devrait apprendre de ces échecs et changer de paradigme. En principe, après ces humiliations, il était impérieux de marquer une pause et d’auditer tout le système qui a été en faillite. Alors, on trouverait les moyens pour travailler sur le court, moyen et long terme au lieu de vouloir chercher des résultats fabriqués de toutes pièces. Le quart de finale accidentel de la Can Egypte 2019 était l’arbre qui cachait la forêt. On ne se rend pas compte que le Bénin n’a jamais remporté un match à la Can après quatre participations. Pire, on pensait conjurer le mauvais sort avec un nouveau Comité exécutif (Comex) après l’avènement du gouvernement de la Rupture. Ce Comex a juste marqué la rupture au niveau des crises mais n’a pas changé dans la manière de gérer le football à la petite semaine. Avec toutes les promesses, le football béninois ne dispose d’une véritable Direction technique opérationnelle, il ne dispose pas de vraies compétitions de jeunes et continue de faire le nivellement par le haut. Tout cela mis ensemble l’enfonce davantage  quand bien même le gouvernement fait des efforts colossaux pour son développement. Aujourd’hui, la gestion du football béninois pose un problème de management des ressources humaines. Il faut non seulement former les jeunes pour une bonne relève, mais aussi les acteurs qui gravitent autour puisqu’il existe beaucoup de vendeurs d’illusions. Ne pas reconnaître que rien n’a véritablement changé, c’est refuser de voir la réalité en face. Avec ce niveau approximatif, on pouvait mieux faire si les acteurs voient les choses autrement.

Haro sur les actes de violence

C’est ahurissant de constater avec beaucoup de regrets qu’après cette défaite (1-0) des Écureuils face au Mozambique, que des badauds, des malandrins de supporters s’en prennent à des joueurs en attaquant leur bus. Cet acte de violences et de vandalisme devrait être sanctionné avec la dernière rigueur. La Police républicaine devrait retrouver afin qu’ils subissent la rigueur de la loi. Aucune émotion futile passion ne peut emmener ces vils individus à ces actes ignobles. Ces joueurs aujourd’hui, étaient les mêmes hier à nous procurer la joie, l’allégresse et le bonheur. Si aujourd’hui ça ne marche, c’est un échec collectif et chacun doit pouvoir situer les responsabilités. Etre supporters ne t’autorise pas le droit de te « venger » des joueurs.

 

 

Cela pose également le problème, d’une sensibilisation au niveau de ces « délinquants » de rue qui se prennent pour des supporters. De facto, il est à décourager cette attitude du gouvernement à travers le ministère des sports de rendre désormais gratuites les entrées au stade. En dehors des groupes organisés qui répondent de leurs responsables, que ceux qui ont envie de supporter leur équipe nationale le fassent en achetant leur billet tout en respectant les normes exigées.

Par ailleurs, il est important de prévoir la formation des stewards des stades. L’expérience a montré le nombre réduit de forces de l’ordre et de défense lors des matches ne participe souvent pas à la maîtrise du flux humain et de de contenir la masse. Il est à saluer que des cas de bousculades n’ont pas été enregistrés. Mais, il est inacceptable que des « hooligans » s’en prennent à des joueurs jusqu’à les blesser. Cela n’est pas patriote. Le patriotisme doit s’enraciner si nous voulons que notre équipe nationale gagne demain. Donc, non et non à la violence tant sur les joueurs et sur les stades.

Ambroise ZINSOU