Transversale

Transversale: Du lourd pour le Bénin ?

Héritier du groupe L composé du Sénégal (Champion d’Afrique en titre), du Mozambique et du Rwanda, le Bénin semble à première vue, bénéficié d‘un groupe jouable. Une évidence d’ailleurs lorsqu’on connait la carte de visite de ses adversaires. A part le Sénégal qui caracole sur le toit de l’Afrique avec son premier titre, le Mozambique (119è au dernier classement Fifa) et le Rwanda (136è) ne sont pas de foudres de guerre. Sans risque de tomber en rideau, on peut tout de go affirmer que le Bénin (84è et 17è au plan africain), vu son palmarès pourrait faire d’une bouchée le Rwanda et le Mozambique qui ne valent pas tripette pour composter son ticket, ne serait-ce une place de deuxième derrière le Sénégal pour la Can 2023 en Côte d’Ivoire. Cependant, avec des « si », on mettrait Paris en bouteille. Donc, il est à espérer que ce groupe L ne se transforme pas en un bouillon d’onze heures pour le Bénin. En flirtant avec des limites lors des dernières campagnes continentale et mondiale, le Bénin avait entamé une baisse structurelle qui l’a mise dans une embuscade implacable. Les échecs cuisants des éliminatoires de la Can Cameroun 2021 et du Mondial Qatar 2022 sont encore vivaces dans les esprits. A l’issue du tirage au sort de la Can 2021, les commentaires sur papier plaçaient déjà le Bénin derrière le Nigeria, grandissime favori de leur groupe. Pour les inconditionnels des Ecureuils du Bénin, le Lesotho et la Sierra Leone doivent être croqués afin d’éviter au Bénin de passer sur le billard. Mais, la désillusion a été énorme puisqu’à l’arrivée, les Ecureuils ont essuyé les plâtres. Pareille pour les éliminatoires de la Coupe du monde Qatar 2022 avec la grosse surprise de Kouhounou face à la Tanzanie. Le Bénin ne doit plus battre la breloque devant ses prochains adversaires qu’il a d’ailleurs croisés au moins une fois dans une compétition officielle. Du Sénégal au Rwanda en passant par le Mozambique, le Bénin n’a pas à être marron. Il ne doit plus mettre le doigt dans l’engrenage et ne doit non plus faire la politique de l’autruche. En tournant la page des échecs, les Ecureuils doivent aller chercher la qualification comme une aiguille dans une botte de foin. Ceci va non seulement leur permettre de relancer le partenariat avec le public sportif béninois, mais aussi de terminer le changement. Il serait alors impérieux de ne pas enfiler les perles et de donner un coup de collier à l’équipe qui a besoin d’un nouveau look. Maintenant que le tirage est fait et que l’équipe est désormais fixée sur ses challengers, il serait de bon ton de faire preuve d’originalité sur la situation du sélectionneur national et de son staff technique. Il est urgent de donner le pouls du sélectionneur en ce sens que les deux premières journées du mois de juin s’annoncent déterminantes pour le reste de ces éliminatoires. La mission est certes difficile, mais pas impossible. Car, Paris vaut bien une messe. Comme l’enseigne Confucius : « L’ouvrier qui veut bien faire son travail doit commencer par aiguiser ses instruments ». Le Bénin doit éviter un nouveau piège !
Ambroise ZINSOU