Transversale

Transversale: Nationalité en danger !!

Même si elle est difficile à pousser, j’ouvrirai cette porte pour en toucher un mot au ministre des sports béninois, Oswald Homeky sur un phénomène qui risque d’exhaler la nostalgie. La Fédération Béninoise de Football (FBF) a procédé la fois dernière à l’annulation des licences de 4 joueuses pour fraudes avérées sur leurs identités. Un acte perçu telle une madeleine de Proust qui doit interpeller autorités politico-administratives, dirigeants de clubs et autres acteurs du football. Le phénomène de tricheries sur la Nationalité prend des proportions inquiétantes et peut tailler des croupières à cette volonté farouche du président Patrice Talon à sortir le sport-roi béninois des fourches caudines. Aujourd’hui, le milieu du football au Bénin est pollué par cette pratique malsaine qui consiste à faire enrôler des étrangers à qui, on donne des Cartes d’Identification Personnelle (CIP) comme de petits pains. La FBF dans sa sanction ne devrait pas s’arrêter à la simple annulation des licences. Elle devrait aller au diable vauvert et enclencher des actions de poursuites judiciaires à l’encontre des mises en cause. Ceci pourrait freiner un tant soit peu le phénomène qui est criant au niveau des clubs de football. Depuis l’épopée de l’affaire « Cadets gate », une réticence est désormais observée au niveau de parents, dirigeants et autres élus locaux en ce qui concerne la tricherie sur les âges des joueurs. Et, le mal prend de l’ampleur pour la question liée à la Nationalité. Il va falloir le couper à la racine hic et nunc en attendant que le litige ne survienne. En mettant le doigt dans l’engrenage, les adeptes de cette odieuse pratique courent des risques énormes. Si un Directeur Général de l’Emigration et Immigration s’est retrouvé en prison dans une affaire de délivrance frauduleuse de passeports à des étrangers, c’est pour dire que le gouvernement de la Rupture entend conjurer le mal. Cependant, le Bénin en tant que pays souverain dispose des mécanismes pour la naturalisation si le demandeur satisfait aux conditions requises par la loi. La FBF a également prévu dans son règlement les conditions d’utilisation des joueurs étrangers dans ces divers championnats. Ainsi, le ministre des Sports ne doit pas avoir un coup de pompe en donnant le pouls aux différents acteurs (FBF, Ligue de Football du Bénin, Présidents de clubs et autres dirigeants) sur cette pratique qui gangrène le sport-roi béninois qui d’ailleurs, prend ses marques grâce aux efforts inlassables du président Patrice Talon. Maintenant qu’il y a ce dévouement politique pour booster la discipline, il ne sera plus question de bruler la chandelle par les deux bouts. Les moyens colossaux déployés pour un réel envol du football béninois ne doivent plus susciter une certaine lassitude au point où, il y a loin de la coupe aux lèvres. Il est important, voire impérieux de faire preuve d’obstination sur ce mode d’emploi qui risque de pousser mémé dans les orties. C’est Jules Michelet qui enseigne ceci : « En nationalité, c’est tout comme en géologie, la chaleur est en bas ; aux couches inférieures, elle brûle ». Et le chroniqueur a déjà averti.
Ambroise ZINSOU