Transversale

Transversale: Les oubliés des subventions ?

Tels de joyeux drilles, les présidents des Fédérations sportives, des clubs de football (masculin et féminin) et ceux des Associations sportives (CNOS-Ben et CNS-Bénin) ont réservé un accueil enthousiaste au ministre des Sports le vendredi 18 mars 2022 lors de la cérémonie de remise des subventions pour le compte de l’année 2021. Pendant ce temps, les promoteurs de Centres et autres initiatives de formation de football qui font des pieds et des mains rongent leur frein. En attendant de tourner la page des subventions pour s’appesantir sur l’utilisation judicieuse de la manne par les bénéficiaires, le Chroniqueur estime qu’il faille lever ce lièvre. C’est une vérité béante de constater que des clubs d’Etat qui se sont transformés en Sociétés sportives ont aussi bénéficié de ces subventions. Il est de notoriété publique que les Centres de formation font du foot business et ne doivent en principe rien attendre de l’Etat qui est chargé de leur créer les meilleures conditions d’exercice. Toutefois, l’état embryonnaire du football béninois qui est sous astreinte respiratoire ne permet pas encore à ces promoteurs de totalement voler de leurs propres ailes. Le développement du football tant voulu par le chef de l’Etat Patrice Talon ne doit laisser aucune composante en rade. Si déjà au niveau de l’élite, le sport-roi béninois a la corde au cou, qu’en sera-t-il de la formation à la base ? Donc, au même titre que les clubs qui ont reçu près de 700 millions, les Centres de formation qui constituent d’ailleurs la pierre angulaire ont aussi besoin d’une bouffée d’oxygène. Le Bénin du football souffre de la formation et attend une politique rigoureuse dans ce sens pour se développer. Et le premier intrant pour une élite de qualité, c’est la formation lorsqu’on sait qu’elle a un pet de travers au 229. A défaut de mieux organiser ces Centres ou initiatives de formation qui opèrent sur le territoire afin de leur faire bénéficier des subventions, le Bénin ne doit pas avoir un coup de pompe. Il fait désormais un temps de curé pour le gouvernement de la Rupture acquit par la conscience qui, en plus des 22 nouveaux stades construits a mis un coin d’honneur sur la formation en investissant plus d’un milliard pour la construction d’un Centre d’excellence pour les jeunes filles. Maintenant que l’affaire est dans le sac, le ministre des sports, cheville ouvrière de ces subventions doit alors sauter le pas afin de mettre le holà. Dans ce travail titanesque qu’abat le président Patrice Talon, il y a loin de la coupe aux lèvres. Cependant, les promoteurs des Centres de formation ne veulent pas quitter de l’œil les subventions. Car, comme l’enseigne Michel Eyquem De Montaigne « Se cogner à la réalité ne peut pas faire de mal ».
Ambroise ZINSOU