Transversale: Discrimination négative
Dans notre fond de pensée, le gouvernement de la Rupture à travers son Chef, le Président Patrice Talon a ouvert un vaste chantier pour révéler le sport-roi béninois au monde entier. Dans cette aventure légendaire, « AGBONNON » a fait construire 22 nouveaux stades municipaux à travers le pays et qui sont désormais fonctionnels. Un acte hautement salutaire, mais qui a reçu un accueil hostile puisque le mode d’attribution de ces nouveaux terrains municipaux reste le premier facteur défavorisant. En effet, la gestion de ces infrastructures a été confiée à des Sociétés Sportives qui doivent assurer la maintenance des équipements et l’entretien des lieux. Une condition nécessaire, mais pas suffisante parce que cela fait vivre la misère aux clubs amateurs desdites localités. Outre la disparité déjà observée entre ces Sociétés Sportives d’Etat et les autres clubs privés en termes de pouvoir financier, ce serait trop demandé aux clubs amateurs qui ne disposent pas de moyens de faire face à de telles charges. Cependant, les empêcher d’y avoir accès, c’est comme marcher à côté de ses pompes lorsqu’on ne veut pas brûler la chandelle par les deux bouts. Si le gouvernement devrait décrocher le cocotier pour ce qui est de la professionnalisation du football béninois, il doit alors éviter un coup de pied en vache. C’est un doux euphémisme de dire que le football béninois se fait porté pâle et est en capilotade. Donc, sa reconstruction a forcément besoin de toutes les composantes pour ne pas mener une vie de bohème. Il est de notoriété publique que l’Etat a consenti des efforts énormes pour remettre le sport au cœur du développement socio-économique du Bénin. D’ailleurs, l’exemple du Bénin est très envié et créé dorénavant une saine émulation chez d’autres. Toutefois, l’arsenal de réformes de professionnalisation entrepris par le gouvernement pourrait être maculé si les choses restent en l’état. Le football amateur est le premier niveau professionnel et constitue le vivier pour un pays qui n’a pas encore assis une base pour la formation des jeunes. Le Chroniqueur veut bien croire que cela ne fera pas un pli au gouvernement pour prendre la mesure de la situation. Il est impérieux que le gouvernement garde une poire pour sa soif afin de ne pas se faire poissonnier la veille de pâques. Le ministère des Sports qui avait lancé un avis pour recruter les agents d’entretien de ces stades doit aller plus vite. Les Mairies et les Associations sportives ne doivent pas aussi avoir un coup de pompe dans cette situation qui pourrait faire leur pelote. Comme cul et chemise, elles sont appelées à devenir la cheville ouvrière de cette gestion des stades qui ne va laisser personne sur le quai. Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras. Car, comme l’enseigne un proverbe chinois : « Un tout petit caillou peut briser une grande jarre ». Et les clubs amateurs doivent avoir le dessus du panier!
Ambroise ZINSOU